Le patient « bon et docile » n'existe plus. Désormais, le sujet contemporain entend devenir agent de sa santé et refuse de se laisser enfermer dans une simple relation soignant-soigné, vécue sur un mode passif, jusque dans la demande de disposer de son corps. Il s'informe, revendique des droits et entend le faire savoir. En France, la loi dite Kouchner lui garantit, depuis 2002, le droit à accéder à son dossier médical et le devoir des médecins de rechercher le consentement aux soins, tandis que les associations de malades alimentent les forums des sites d'information sur leur vécu. Un seul diagnostic ne suffit plus à notre patient qui recherche des solutions parfois moins conventionnelles, jugées plus en harmonie avec sa propre sensibilité et son vécu. Loin du simple bricolage thérapeutique ou de la pratique occasionnelle des médecines douces, cette tendance - que l'on peut qualifier d'autosanté - devient alors une expérience d'éducation corporelle et de transformation de soi. Le patient fait appel à des pratiques nouvelles, sources d'habitudes, de croyances psychologiques et d'un nouveau style de vie. Il n'est plus patient, mais agent de sa propre médecine, une médecine à la première personne. Bernard Andrieu est philosophe, professeur en « épistémologie du corps et des pratiques corporelles » à la Faculté du sport de l'Université de Lorraine et chercheur (EA 4360 APEMAC / EpsaM et à la MSH Lorraine, associé à ADES UMR 7268 CNRS).
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