Le Tibet au tournant du XIXe et du XXe siècle : époque de tumulte et d'angoisse pour un pays déjà en proie à des convoitises étrangères.
Au Tibet, à la fin du XIXe siècle. Tashi est espion pour les Britanniques et Namgyal, 16 ans, s'est enrôlé dans l'armée tibétaine, qui doit contrer l'avancée des troupes britanniques sur Lhassa. Tashi traîne un amour malheureux et vit en solitaire tandis que Namgyal s'épanouit dans le mariage. Tout au long du récit, un miroir passe de main en main et concrétise les liens entre les personnages.
Plongez dans ce récit d'aventures, et suivez les detins de Tashi, ancien moine devenu espion aux services des Britanniques, et Namygal, officer du corps d'élite chargé de protéger le Dalaï-Lama : leurs amours et leurs aventures.
EXTRAIT
Tashi se taisait, lèvres et poings serrés, le regard fixant le sol. Il releva soudain la tête, les yeux étincelants de fureur :
« On tourne en rond ! Puisque tu viens de me dire que ces soupçons étaient infondés et leur avaient été soufflés par Ekai !
— Il faut se rendre à l’évidence, Tashi, répliqua Bir Singh d’un ton conciliant. La situation a changé. Les Britanniques craignent l’influence de Dorjiev au point qu’ils veulent arriver coûte que coûte avant les Russes à Lhassa. Et la dernière information d’Ekai à propos des armes ne peut que précipiter les choses. La phase d’exploration secrète est terminée. Les missions que nous avons menées jusqu’à présent n’ont plus lieu d’être. D’après le calendrier des Occidentaux, nous venons de changer de siècle : une nouvelle ère commence. Désormais les Britanniques veulent entrer au Tibet à visage découvert, avec ou sans l’accord des autorités tibétaines…
— Les enjeux commerciaux n’expliquent pas tout. Pourquoi diable est-ce qu’ils tiennent à ce point à entrer au Tibet ?
— Imagine une femme de toute beauté, fascinante et mystérieuse, qui de surcroît refuse tes avances. Ne seraistu pas prêt à tout pour la posséder ? »
Le regard aigu que Tashi dardait sur Bir Singh vacilla soudain en entendant cette réplique. Seule sa longue expérience de la dissimulation lui permit de surmonter son trouble et de réprimer le tremblement qui l’avait saisi. Les images d’un passé qu’il avait réussi à reléguer au fond de sa mémoire se pressaient soudain aux portes de son esprit, prêtes à surgir de nouveau.
Bir Singh avait raison : il lui fallait de l’action, toujours plus d’action pour préserver le fragile équilibre qu’il s’était construit. Comment allait-il supporter de vivre si les Anglais ne lui confiaient plus de missions au Tibet ?
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
J’ai lu avec grand intérêt et plaisir le roman tibétain de Corinne Atlan. J’ai découvert avec une agréable surprise la justesse de ton de son évocation du Tibet, le sérieux de sa documentation et la qualité de son écriture. - Matthieu Ricard
À PROPOS DE L'AUTEUR
Corinne Atlan a vécu plus de vingt ans au Japon, au Népal et dans le monde tibétain. Elle est l’auteur de très nombreuses traductions du japonais, dont plusieurs ont été récompensées par des prix prestigieux : prix Femina étranger pour Le Bouddha blanc de Hitonari Tsuji (Folio), prix de la Fondation Konishi pour Les Chroniques de l’oiseau à ressort de Haruki Murakami (Seuil), prix Zoom Japon pour La Prière d’Audubon de Kôtarô Isaka (Picquier). Le Cavalier au miroir est son deuxième roman, le premier étant Le Monastère de l’aube (Albin Michel).
Au Tibet, à la fin du XIXe siècle. Tashi est espion pour les Britanniques et Namgyal, 16 ans, s'est enrôlé dans l'armée tibétaine, qui doit contrer l'avancée des troupes britanniques sur Lhassa. Tashi traîne un amour malheureux et vit en solitaire tandis que Namgyal s'épanouit dans le mariage. Tout au long du récit, un miroir passe de main en main et concrétise les liens entre les personnages.
Plongez dans ce récit d'aventures, et suivez les detins de Tashi, ancien moine devenu espion aux services des Britanniques, et Namygal, officer du corps d'élite chargé de protéger le Dalaï-Lama : leurs amours et leurs aventures.
EXTRAIT
Tashi se taisait, lèvres et poings serrés, le regard fixant le sol. Il releva soudain la tête, les yeux étincelants de fureur :
« On tourne en rond ! Puisque tu viens de me dire que ces soupçons étaient infondés et leur avaient été soufflés par Ekai !
— Il faut se rendre à l’évidence, Tashi, répliqua Bir Singh d’un ton conciliant. La situation a changé. Les Britanniques craignent l’influence de Dorjiev au point qu’ils veulent arriver coûte que coûte avant les Russes à Lhassa. Et la dernière information d’Ekai à propos des armes ne peut que précipiter les choses. La phase d’exploration secrète est terminée. Les missions que nous avons menées jusqu’à présent n’ont plus lieu d’être. D’après le calendrier des Occidentaux, nous venons de changer de siècle : une nouvelle ère commence. Désormais les Britanniques veulent entrer au Tibet à visage découvert, avec ou sans l’accord des autorités tibétaines…
— Les enjeux commerciaux n’expliquent pas tout. Pourquoi diable est-ce qu’ils tiennent à ce point à entrer au Tibet ?
— Imagine une femme de toute beauté, fascinante et mystérieuse, qui de surcroît refuse tes avances. Ne seraistu pas prêt à tout pour la posséder ? »
Le regard aigu que Tashi dardait sur Bir Singh vacilla soudain en entendant cette réplique. Seule sa longue expérience de la dissimulation lui permit de surmonter son trouble et de réprimer le tremblement qui l’avait saisi. Les images d’un passé qu’il avait réussi à reléguer au fond de sa mémoire se pressaient soudain aux portes de son esprit, prêtes à surgir de nouveau.
Bir Singh avait raison : il lui fallait de l’action, toujours plus d’action pour préserver le fragile équilibre qu’il s’était construit. Comment allait-il supporter de vivre si les Anglais ne lui confiaient plus de missions au Tibet ?
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
J’ai lu avec grand intérêt et plaisir le roman tibétain de Corinne Atlan. J’ai découvert avec une agréable surprise la justesse de ton de son évocation du Tibet, le sérieux de sa documentation et la qualité de son écriture. - Matthieu Ricard
À PROPOS DE L'AUTEUR
Corinne Atlan a vécu plus de vingt ans au Japon, au Népal et dans le monde tibétain. Elle est l’auteur de très nombreuses traductions du japonais, dont plusieurs ont été récompensées par des prix prestigieux : prix Femina étranger pour Le Bouddha blanc de Hitonari Tsuji (Folio), prix de la Fondation Konishi pour Les Chroniques de l’oiseau à ressort de Haruki Murakami (Seuil), prix Zoom Japon pour La Prière d’Audubon de Kôtarô Isaka (Picquier). Le Cavalier au miroir est son deuxième roman, le premier étant Le Monastère de l’aube (Albin Michel).