Le petit train local quitta son unique voie, s’engagea sur l’éventail dessiné par les lignes de fer, devant la station, où il stoppa.La fraîcheur du soir et la solitude des bois enveloppaient l’humble gare. Rien ne s’y agitait, sinon les manœuvres falotes des employés. Quelqu’un courut, une chaîne d’aiguillage grinça, un coup de sifflet perça le silence, qui, tout de suite, s’appesantit, énorme.C’était pourtant l’heure animée—animation bien relative, même à l’époque des villégiatures estivales—pour ce coin perdu de la vallée du Sausseron. Le convoi qui s’arrêtait là, correspondait avec le direct de Paris, par lequel rentrent, pour le dîner, après la journée d’affaires, les riverains, temporaires ou non, de l’Oise et de son pittoresque affluent.Mais ici, à Epiais-Rhus, une des dernières haltes avant Marines-du-Vexin, presque en pleine campagne, les voyageurs, au meilleur moment, n’affluent pas. Les villas ne se montrent plus après Nesles-la-Vallée. L’ultime guinguette dresse ses tonnelles et entortille son labyrinthe sur la colline de Vallangoujard. En amont, malgré la beauté décorative du site, d’un caractère si particulier, c’est un simple pays de culture.