Parcourez l'histoire du concept de "droits de l'Homme" depuis la construction de l'Europe dans un climat dictatorial encore bien présent jusqu'au triomphe des droits de l'Homme et de la démocratie.
Les discours commémoratifs contemporains évoquent une intégration européenne axée dès l'origine sur la défense des droits de l'Homme. L'« Europe des droits de l'Homme » et l'« Europe économique » empruntèrent pourtant des voies séparées.
Ce livre d'histoire politique retrace le processus de convergence de ces deux pans majeurs de la construction européenne à travers l'évolution des relations entretenues par ces organisations internationales avec les dictatures méditerranéennes.
EXTRAIT
La notion moderne de « droits de l'Homme » naît donc avec la création des Nations unies et est liée au développement d'une justice universelle après la guerre. Pour Samuel Moyn, auteur de The Last Utopia, un ouvrage de référence fondamental sur l'histoire des droits de l'Homme dans l'après-guerre, les droits de l'Homme étaient au départ un slogan utilisé par Washington pendant le conflit pour justifier la cause des Alliés. Selon cet auteur, les droits de l'Homme ont à l'origine une valeur rhétorique et restent à la marge des préoccupations politiques de l'époque : il faudra attendre les années soixante-dix pour les voir se développer dans la politique internationale. En 1945-1948, les droits de l'Homme sont, toujours selon Moyn, idéologiquement assimilés à la tendance personnaliste de la pensée politique catholique et doivent leur présence dans le droit international à l'hégémonie politique des démocrates chrétiens en Europe occidentale à l'époque. Mark Mazower explique que la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 est née d'un consensus idéologique au sein des Nations unies : l'emploi d'un langage générique et utopique servait à éviter tout développement réel des droits qu'elle prescrivait et la déclaration est tout au plus un code de bonnes intentions. L'Union soviétique n'hésita d'ailleurs pas à signer la déclaration et à reconnaître son autorité morale à l'époque. L'essor des droits de l'Homme à partir des années soixante-dix coïncide avec une nouvelle forme de globalisation ; le centre de l'activisme politique n'est plus représenté par l'Organisation des Nations unies (ONU), mais par les organisations non gouvernmentales. Promues depuis les espaces publics nationaux, ces dernières exercent depuis une influence croissante sur les agendas de la politique internationale.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Victor Fernandez Soriano est docteur en histoire de l'Université libre de Bruxelles, où il fut assistant à l'Institut d'études européennes et à la Faculté de philosophie et lettres. Formé à l'Universidad Complutense de Madrid et à la Scuola Normale Superiore di Pisa, il a aussi été chercheur à la Humboldt Universität zu Berlin. Ses recherches portent sur la politique internationale postérieure à la seconde guerre mondiale et en particulier sur les questions touchant aux enjeux des droits de l'Homme.
Les discours commémoratifs contemporains évoquent une intégration européenne axée dès l'origine sur la défense des droits de l'Homme. L'« Europe des droits de l'Homme » et l'« Europe économique » empruntèrent pourtant des voies séparées.
Ce livre d'histoire politique retrace le processus de convergence de ces deux pans majeurs de la construction européenne à travers l'évolution des relations entretenues par ces organisations internationales avec les dictatures méditerranéennes.
EXTRAIT
La notion moderne de « droits de l'Homme » naît donc avec la création des Nations unies et est liée au développement d'une justice universelle après la guerre. Pour Samuel Moyn, auteur de The Last Utopia, un ouvrage de référence fondamental sur l'histoire des droits de l'Homme dans l'après-guerre, les droits de l'Homme étaient au départ un slogan utilisé par Washington pendant le conflit pour justifier la cause des Alliés. Selon cet auteur, les droits de l'Homme ont à l'origine une valeur rhétorique et restent à la marge des préoccupations politiques de l'époque : il faudra attendre les années soixante-dix pour les voir se développer dans la politique internationale. En 1945-1948, les droits de l'Homme sont, toujours selon Moyn, idéologiquement assimilés à la tendance personnaliste de la pensée politique catholique et doivent leur présence dans le droit international à l'hégémonie politique des démocrates chrétiens en Europe occidentale à l'époque. Mark Mazower explique que la déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 est née d'un consensus idéologique au sein des Nations unies : l'emploi d'un langage générique et utopique servait à éviter tout développement réel des droits qu'elle prescrivait et la déclaration est tout au plus un code de bonnes intentions. L'Union soviétique n'hésita d'ailleurs pas à signer la déclaration et à reconnaître son autorité morale à l'époque. L'essor des droits de l'Homme à partir des années soixante-dix coïncide avec une nouvelle forme de globalisation ; le centre de l'activisme politique n'est plus représenté par l'Organisation des Nations unies (ONU), mais par les organisations non gouvernmentales. Promues depuis les espaces publics nationaux, ces dernières exercent depuis une influence croissante sur les agendas de la politique internationale.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Victor Fernandez Soriano est docteur en histoire de l'Université libre de Bruxelles, où il fut assistant à l'Institut d'études européennes et à la Faculté de philosophie et lettres. Formé à l'Universidad Complutense de Madrid et à la Scuola Normale Superiore di Pisa, il a aussi été chercheur à la Humboldt Universität zu Berlin. Ses recherches portent sur la politique internationale postérieure à la seconde guerre mondiale et en particulier sur les questions touchant aux enjeux des droits de l'Homme.
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