Pour une restauration du lien entre philosophie et sciences
La science et la philosophie, autrefois indissociables, se sont progressivement éloignées au cours du XXe siècle. Pourtant, nombreuses sont les questions scientifiques issues de la réflexion philosophique. De plus, la signification profonde des résultats obtenus par l’intermédiaire des théories scientifiques demande souvent un éclairage philosophique pour être clarifiée. Le dialogue entre scientifiques et philosophes doit donc être restauré pour le bénéfice de la connaissance au sens le plus large du terme. C’est l’objectif de cet ouvrage qui présente les riches débats entre physiciens et philosophes qui se sont tenus à l’Institut sous l’égide de l’Académie des sciences morales et politiques et du Collège de physique et de philosophie. Quelles nuances faut-il apporter au réalisme pour lui permettre de survivre ? Existe-t-il des interactions se propageant plus vite que la lumière ? La nature est-elle essentiellement indéterministe ? Tels sont quelques-uns des thèmes abordés, liés aux débats – renouvelés par l’analyse des fondements de la mécanique quantique – relatifs à la notion d’un réel existant « en soi ».
Prenez connaissance d'une série de débats qui, mêlant questions scientifiques et philosophiques, s'interrogent sur la notion de réel et les théories de la mécanique quantique.
EXTRAIT
Donc, ce n’est pas une conjecture : il existe des trous noirs.’t Hooft avait le premier signalé que si on avait un trou noir, ce qu’on appelle l’unitarité, c’est-à-dire la conservation de l’information, est a priori violée. Un état pur va se transformer en ce qu’on appelle un mélange, une matrice densité, ce qui est une perte d’unitarité. Tout cela est un peu technique : il faudrait y revenir dans un exposé en soi. Mais, après que Stephen Hawking a montré que, quantiquement, un trou noir « s’évaporait », les physiciens se sont demandés si ce rayonnement produisait une restitution de l’information compatible avec la mécanique quantique. La théorie des supercordes l’affirme et je crois que c’est un de ses triomphes, même si, pour l’instant, elle n’a aucune vérification expérimentale.
À PROPOS DES AUTEURS
Bernard d’Espagnat, après l’X et quelques années passées au CNRS avec séjours à l’étranger, contribua à la création du groupe de physique théorique du CERN (Genève) et y poursuivit des recherches sur les particules dites élémentaires. Professeur à l’Université de Paris-Orsay, il continua dans cette voie en même temps que croissait son intérêt pour les fondements conceptuels de la mécanique quantique. Hervé Zwirn, physicien et épistémologue, est directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent principalement sur les interprétations de la physique quantique et leurs conséquences philosophiques, sur la formalisation axiomatique des modes d’inférence et sur le comportement des systèmes complexes. Il a également proposé une modélisation des préférences en théorie de la décision faisant appel au cadre mathématique de la mécanique quantique. Sous leur direction, plusieurs auteurs ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Alain Aspect, Roger Balian, Michel Bitbol, Édouard Brézin, Olivier Darrigol, Alexis de Saint-Ours, Jean-Pierre Gazeau, Alexei Grinbaum, Franck Laloë, Michel Le Bellac, Catherine Pépin, Jean Petitot, Jean-Michel Raimond, Olivier Rey, Carlo Rovelli, Stéphanie Ruphy, Bertrand Saint-Sernin, Matteo Smerlak et Léna Soler.
La science et la philosophie, autrefois indissociables, se sont progressivement éloignées au cours du XXe siècle. Pourtant, nombreuses sont les questions scientifiques issues de la réflexion philosophique. De plus, la signification profonde des résultats obtenus par l’intermédiaire des théories scientifiques demande souvent un éclairage philosophique pour être clarifiée. Le dialogue entre scientifiques et philosophes doit donc être restauré pour le bénéfice de la connaissance au sens le plus large du terme. C’est l’objectif de cet ouvrage qui présente les riches débats entre physiciens et philosophes qui se sont tenus à l’Institut sous l’égide de l’Académie des sciences morales et politiques et du Collège de physique et de philosophie. Quelles nuances faut-il apporter au réalisme pour lui permettre de survivre ? Existe-t-il des interactions se propageant plus vite que la lumière ? La nature est-elle essentiellement indéterministe ? Tels sont quelques-uns des thèmes abordés, liés aux débats – renouvelés par l’analyse des fondements de la mécanique quantique – relatifs à la notion d’un réel existant « en soi ».
Prenez connaissance d'une série de débats qui, mêlant questions scientifiques et philosophiques, s'interrogent sur la notion de réel et les théories de la mécanique quantique.
EXTRAIT
Donc, ce n’est pas une conjecture : il existe des trous noirs.’t Hooft avait le premier signalé que si on avait un trou noir, ce qu’on appelle l’unitarité, c’est-à-dire la conservation de l’information, est a priori violée. Un état pur va se transformer en ce qu’on appelle un mélange, une matrice densité, ce qui est une perte d’unitarité. Tout cela est un peu technique : il faudrait y revenir dans un exposé en soi. Mais, après que Stephen Hawking a montré que, quantiquement, un trou noir « s’évaporait », les physiciens se sont demandés si ce rayonnement produisait une restitution de l’information compatible avec la mécanique quantique. La théorie des supercordes l’affirme et je crois que c’est un de ses triomphes, même si, pour l’instant, elle n’a aucune vérification expérimentale.
À PROPOS DES AUTEURS
Bernard d’Espagnat, après l’X et quelques années passées au CNRS avec séjours à l’étranger, contribua à la création du groupe de physique théorique du CERN (Genève) et y poursuivit des recherches sur les particules dites élémentaires. Professeur à l’Université de Paris-Orsay, il continua dans cette voie en même temps que croissait son intérêt pour les fondements conceptuels de la mécanique quantique. Hervé Zwirn, physicien et épistémologue, est directeur de recherche au CNRS. Ses travaux portent principalement sur les interprétations de la physique quantique et leurs conséquences philosophiques, sur la formalisation axiomatique des modes d’inférence et sur le comportement des systèmes complexes. Il a également proposé une modélisation des préférences en théorie de la décision faisant appel au cadre mathématique de la mécanique quantique. Sous leur direction, plusieurs auteurs ont contribué à la rédaction de cet ouvrage : Alain Aspect, Roger Balian, Michel Bitbol, Édouard Brézin, Olivier Darrigol, Alexis de Saint-Ours, Jean-Pierre Gazeau, Alexei Grinbaum, Franck Laloë, Michel Le Bellac, Catherine Pépin, Jean Petitot, Jean-Michel Raimond, Olivier Rey, Carlo Rovelli, Stéphanie Ruphy, Bertrand Saint-Sernin, Matteo Smerlak et Léna Soler.