Toulouse mars 2012, Bruxelles mai 2014, Paris janvier 2015, Copenhague février 2015. On tue à nouveau des Juifs en Europe, soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’effondrement de l’Allemagne hitlérienne. On y profane des cimetières juifs et on y moleste des personnes – dont des enfants – simplement parce qu’elles sont juives. Il arrive même qu’on y force l’entrée d’un appartement occupé par une famille juive ou qu’on y séquestre un jeune homme de même confession, jusqu’à le mettre à mort, sous prétexte que « les Juifs, ça a de l’argent ». D'où vient cette haine protéiforme ? Comment s'explique, quelques décennies à peine après la Shoah, le retour de l'antisémitisme sur le Vieux Continent ? En quoi se différencie-t-il de l'antijudaïsme qui l'a précédé durant des siècles ? Et quid de l'antisionisme actuel, cette hostilité à l'Etat d'Israël qui pourrait bien n'être que le cache-sexe d'une ancestrale judéophobie ? C’est à ces diverses questions, à coup sûr interpellantes, que tente de répondre ce livre à l’actualité brûlante. Il vise à faire prendre conscience de la dangerosité à laquelle s’expose notre société si elle se laisse entraîner non seulement par les théories du complot et du négationnisme, mais aussi par les funestes passions de la xénophobie et du rejet de l’Autre en général – musulman et rom en particulier, maintenant réfugié fuyant la guerre. Il y va de la pérennité du vivre-ensemble.