J'avais dîné avec Erskine dans sa jolie petite maison de Bird Cage Walk et nous étions assis dans sa bibliothèque, buvant notre café et fumant des cigarettes, quand nous en vînmes à causer des faux en littérature. Maintenant je ne me souviens plus ce qui nous amena à un sujet aussi bizarre en un pareil moment, mais je sais que nous eûmes une longue discussion au sujet de Macpherson[1], d'Ireland[2] et de Chatterton[3] et qu'en ce qui concerne ce dernier, j'insistai sur ce point que ses prétendus faux étaient simplement le résultat d'un désir artistique de parfaite ressemblance, que nous n'avons nul droit de marchander à un artiste les conditions dans lesquelles il veut présenter son œuvre et que tout art étant à un certain degré une sorte de jeu, une tentative de réaliser sa propre personnalité sur quelque plan imaginatif en dehors de la portée des accidents et des limites de la vie réelle ; - censurer un artiste pour un pastiche, c'était confondre un problème de morale et un problème d'esthétique. Erskine, qui était de beaucoup mon aîné et qui m'avait écouté avec la politesse amusée d'un homme qui a atteint la quarantaine, appuya soudain sa main sur mon épaule et me dit : - Que diriez-vous d'un jeune homme qui avait une étrange thèse sur certaine œuvre d'art, qui croyait à cette thèse et qui commit un faux pour en faire la démonstration ?
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