Si tout pouvoir n'est pas nécessairement politique et si, contre l'hypothèse de Michel Foucault, tout n'est pas pouvoir, toute définition du pouvoir est, elle, nécessairement politique. Organisé en trois grandes parties, cet ouvrage - dont le mot d'ordre pourrait être " penser avec Foucault contre Foucault " - a pour ambition de montrer l'enjeu politique des définitions possibles du pouvoir. La première partie argumente l'idée d'un pluralisme définitionnel permettant de justifier le pluralisme politique. Critiquant la définition monologique du pouvoir comme " rapport de forces " par Foucault, et également les thèses de Max Weber et de Hannah Arendt, l'auteur se réfère aux théories externalistes de la référence, défendues par Saul Kripke ou Hilary Putnam, dont il revendique le caractère fructueux pour une réflexion sur la définition du pouvoir. Dans la deuxième partie, en revanche, est mise en évidence la relation étroite entre le pouvoir et la liberté, pensée à partir de Foucault et de la question du " pouvoir sur soi ". Il s'agit de démontrer que le sens du pouvoir politique démocratique, au service de l'épanouissement de la liberté des individus au sein de leurs communautés, a un fondement éthique. La dernière partie est consacrée à l'héritage du christianisme dans la pensée politique occidentale, afin de défendre, contre Carl Schmitt, l'idée d'un sens éminemment positif et fondateur de l'apprentissage théologique des structures du politique moderne. Cet ouvrage montre ainsi que la pensée constitutionnaliste moderne renvoie à un choix éthique quant à la valeur de l'individu, qui légitime le droit comme instance de défense et d'accomplissement de la liberté politique.
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