Yvan Tetelbom nous raconte son errance dans un monde trop violent, mais aussi sa reconstruction rendue possible grâce à la poésie.
Un enfant insouciant, émerveillé par la vie, est soudain figé dans son élan par la destruction de son innocence, dont la déflagration le projette dans un monde trop dur pour lui. Un chemin d’errance et de solitude au cours duquel il est confronté à la violence de la guerre d’Algérie, à la douleur de l’exil, à la brutalité de l’antisémitisme, au piège de l’illusion, à l’âpreté du monde politique et carcéral, à la mort, au sexe, à l’amour, à la culpabilité. Un chemin de croix éclairé par une passion qui le métamorphose : la poésie. Elle lui permettra de survivre et de devenir VIVANT !…
Ce témoignage émouvant nous transporte dans les souvenirs d'Yvan Tetelbom : poète, interprète et magicien des mots. C'est par l'écriture qu'il arrive à exiger la vérité et à briser la voix du silence.
EXTRAIT
Mon village, c’est mon pays. C’est mon enfance. C’est mon langage. C’est mon identité. C’est mon ancrage. C’est mon histoire personnelle. Je suis kabyle et fier de l’être. Mon enfance est constituée de ce sable cristallin brûlé par le soleil, dont les grains soulevés par le sirocco, s’échappent vers le ciel en nuées naturellement chorégraphiées. Mon enfance, ce sont ces heures folles à courir avec Arezki sur la plage des caroubiers. Mon enfance, ce sont des états hérétiques de liberté à faire l’enfant-oiseau sur les toits des maisons recouvertes de tuiles en terre cuite, au risque de poser malencontreusement un pied sur l’une d’entre elles plus branlante que les autres. Mon enfance, ce sont ces moments d’extase à me rassasier de pain bourré de mie imbibée d’huile d’olive, à me délecter de corail d’oursins saupoudrés de beurre, de citron, à m’empiffrer de sardines argentées, à me régaler de zlabias, de makroud pataugeant dans leur miel, à m’enivrer de halwa en pâte de sésame. Mon enfance, ce sont des furiosités à dévaler en patin à roulettes, à la vitesse d’un champion, la rue principale en forte inclinaison, au risque de ne pouvoir stopper mon élan. Sinon, c’est l’accident comme ce jour où je tape frontalement dans un muret et me retrouve, groggy, la tête en sang, avec probablement un traumatisme crânien. Dans ce village du bout du monde, il n’y a pas de médecine des radiographies, des analyses. C’est la loi des hommes sauvages. L’on meurt vite en cas d’accident et si l’on ne meurt pas tout de suite, l’organisme se renforce et ça immunise contre toutes sortes de maladies.
À PROPOS DE L'AUTEUR
" J’avais un rêve : vivre de ma poésie… Objectif atteint !" Ainsi s’exprime Yvan Tetelbom. Né en Kabylie, il écrit des poèmes et les interprète sur scène, en France et à l’étranger. Spécialiste en poétique du langage, il intervient régulièrement dans des écoles jusqu’à des universités, mais aussi dans des lieux de souffrance tels que les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les centres d’accueil et au cœur des cités dites «sensibles». Il livre son premier récit, issu de ses blessures et de ses succès, comme un témoignage dédié à toute l’Humanité.
Un enfant insouciant, émerveillé par la vie, est soudain figé dans son élan par la destruction de son innocence, dont la déflagration le projette dans un monde trop dur pour lui. Un chemin d’errance et de solitude au cours duquel il est confronté à la violence de la guerre d’Algérie, à la douleur de l’exil, à la brutalité de l’antisémitisme, au piège de l’illusion, à l’âpreté du monde politique et carcéral, à la mort, au sexe, à l’amour, à la culpabilité. Un chemin de croix éclairé par une passion qui le métamorphose : la poésie. Elle lui permettra de survivre et de devenir VIVANT !…
Ce témoignage émouvant nous transporte dans les souvenirs d'Yvan Tetelbom : poète, interprète et magicien des mots. C'est par l'écriture qu'il arrive à exiger la vérité et à briser la voix du silence.
EXTRAIT
Mon village, c’est mon pays. C’est mon enfance. C’est mon langage. C’est mon identité. C’est mon ancrage. C’est mon histoire personnelle. Je suis kabyle et fier de l’être. Mon enfance est constituée de ce sable cristallin brûlé par le soleil, dont les grains soulevés par le sirocco, s’échappent vers le ciel en nuées naturellement chorégraphiées. Mon enfance, ce sont ces heures folles à courir avec Arezki sur la plage des caroubiers. Mon enfance, ce sont des états hérétiques de liberté à faire l’enfant-oiseau sur les toits des maisons recouvertes de tuiles en terre cuite, au risque de poser malencontreusement un pied sur l’une d’entre elles plus branlante que les autres. Mon enfance, ce sont ces moments d’extase à me rassasier de pain bourré de mie imbibée d’huile d’olive, à me délecter de corail d’oursins saupoudrés de beurre, de citron, à m’empiffrer de sardines argentées, à me régaler de zlabias, de makroud pataugeant dans leur miel, à m’enivrer de halwa en pâte de sésame. Mon enfance, ce sont des furiosités à dévaler en patin à roulettes, à la vitesse d’un champion, la rue principale en forte inclinaison, au risque de ne pouvoir stopper mon élan. Sinon, c’est l’accident comme ce jour où je tape frontalement dans un muret et me retrouve, groggy, la tête en sang, avec probablement un traumatisme crânien. Dans ce village du bout du monde, il n’y a pas de médecine des radiographies, des analyses. C’est la loi des hommes sauvages. L’on meurt vite en cas d’accident et si l’on ne meurt pas tout de suite, l’organisme se renforce et ça immunise contre toutes sortes de maladies.
À PROPOS DE L'AUTEUR
" J’avais un rêve : vivre de ma poésie… Objectif atteint !" Ainsi s’exprime Yvan Tetelbom. Né en Kabylie, il écrit des poèmes et les interprète sur scène, en France et à l’étranger. Spécialiste en poétique du langage, il intervient régulièrement dans des écoles jusqu’à des universités, mais aussi dans des lieux de souffrance tels que les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les centres d’accueil et au cœur des cités dites «sensibles». Il livre son premier récit, issu de ses blessures et de ses succès, comme un témoignage dédié à toute l’Humanité.