Un après-midi, j’étais assis à la terrasse du café de la Paix, contemplant la splendeur et les dessous de la vie parisienne. Tout en prenant mon vermouth, j’étudiais avec curiosité l’étrange panorama où l’orgueil et la pauvreté défilaient devant moi, quand je m’entendis appeler par mon nom. Je fis demi-tour et je me vis en face de lord Murchison. Nous ne nous étions pas revus depuis que nous avions été au collège ensemble, il y avait dix ans de cela. Aussi fus-je charmé de cette rencontre. Nous échangeâmes une chaude poignée de main. À Oxford, nous avions été grands amis. Je l’aimais énormé-ment. Il était si bon, si plein d’entrain, si plein d’honneur. Nous disions souvent de lui qu’il serait le meilleur garçon du monde sans son penchant à dire toujours la vérité, mais je crois que réellement nous ne l’en admirions que davantage pour sa franchise. Je le trouvai bien un peu changé.