En 2008, François Moureau, professeur de Littérature française à l’Université Paris-Sorbonne, a organisé une série de rencontres ayant pour titre « La Littérature de Montagne », en collaboration avec le CRLV (Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages), dans l’intention d’interroger un phénomène littéraire qui s’est répandu au debut du XVIIIe siècle : le genre du récit de voyage en montagne, et dans le cas particulier, dans les Alpes1. Comme l’a souligné Moureau, alors que la mer a toujours été, dès l’époque des Grandes Découvertes et des explorations maritimes, un sujet profondément littéraire, doué d’une valeur initiatique et cognitive, la montagne est longtemps demeurée un non-lieu de la littérature de voyage, domaine des glaces et des avalanches, infranchissable et insaisissable, enfer ou purgatoire pour les hommes qui étaient contraints d’y habiter.