La découverte de son homosexualité, au seuil de l'âge adulte, par un jeune homme tendre et lucide.
Ma relation avec Thibaud était puérile. J'expérimentais la gamme des sentiments amoureux. Je le faisais sans logique, à l'aveuglette, en cachant à tous que je l'aimais. Même dans mon journal, je faisais attention à ne pas révéler que j'aimais les garçons. J'écrivais que j'aimais une personne qui s'appelait Oméga. Je l'appelais "la personne". J'avais honte d'aimer un garçon. Aujourd'hui, c'est une honte dont j'ai du mal à me souvenir, mais à l'époque je me trouvais malsain, monstrueux d'aimer les hommes ; je ne pensais pas que mon amour pour Thibaud était beau, au contraire, je pensais que je trahissais son amitié. Et je ne voulais surtout pas que quelqu'un sache que j'étais gay. Le dire ou même ne serait-ce que l'écrire dans un journal aurait rendu la chose réelle. Tant qu'elle restait enfouie dans ma tête, pas assumée, pas couchée sur un papier, elle n'existait pas.
Un nanoroman d'une crudité décomplexée.
EXTRAIT
J’avais quatorze ans et je n’aimais pas être seul. Malheureusement, je n’étais ni beau ni drôle ni particulièrement intelligent.
Je ne pouvais donc pas prétendre rejoindre l’une des « castes » prestigieuses du collège : celle des canons, des déconneurs ou des intellos. Aussi, pour ne pas faire partie du dernier groupe (celui de ceux qui n’osent même pas se regrouper entre eux), j’allais toujours parler à quelques élèves qui paraissaient intéressants, mais mal dans leur peau.
Les autres nous appelaient « les coincés moyens ».
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ce beau roman, Les Corps fermés, écrit dans une langue simple et profonde, fait de Mathieu Simonet un grand écrivain. - autofiction.org
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mathieu Simonet est né en 1972 à Paris, où il vit. Animateur d'une émission culturelle pendant trois ans ( Le 6e sens, sur Vivre FM), il exerce actuellement la profession d'avocat.
Ma relation avec Thibaud était puérile. J'expérimentais la gamme des sentiments amoureux. Je le faisais sans logique, à l'aveuglette, en cachant à tous que je l'aimais. Même dans mon journal, je faisais attention à ne pas révéler que j'aimais les garçons. J'écrivais que j'aimais une personne qui s'appelait Oméga. Je l'appelais "la personne". J'avais honte d'aimer un garçon. Aujourd'hui, c'est une honte dont j'ai du mal à me souvenir, mais à l'époque je me trouvais malsain, monstrueux d'aimer les hommes ; je ne pensais pas que mon amour pour Thibaud était beau, au contraire, je pensais que je trahissais son amitié. Et je ne voulais surtout pas que quelqu'un sache que j'étais gay. Le dire ou même ne serait-ce que l'écrire dans un journal aurait rendu la chose réelle. Tant qu'elle restait enfouie dans ma tête, pas assumée, pas couchée sur un papier, elle n'existait pas.
Un nanoroman d'une crudité décomplexée.
EXTRAIT
J’avais quatorze ans et je n’aimais pas être seul. Malheureusement, je n’étais ni beau ni drôle ni particulièrement intelligent.
Je ne pouvais donc pas prétendre rejoindre l’une des « castes » prestigieuses du collège : celle des canons, des déconneurs ou des intellos. Aussi, pour ne pas faire partie du dernier groupe (celui de ceux qui n’osent même pas se regrouper entre eux), j’allais toujours parler à quelques élèves qui paraissaient intéressants, mais mal dans leur peau.
Les autres nous appelaient « les coincés moyens ».
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ce beau roman, Les Corps fermés, écrit dans une langue simple et profonde, fait de Mathieu Simonet un grand écrivain. - autofiction.org
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mathieu Simonet est né en 1972 à Paris, où il vit. Animateur d'une émission culturelle pendant trois ans ( Le 6e sens, sur Vivre FM), il exerce actuellement la profession d'avocat.