1789 : la parole longtemps contenue se libère. Les orateurs s'improvisent, carrefours et jardins publics retentissent de mots séditieux, de mots violents, de mots révolutionnaires. Surtout un espace s'ouvre désormais à un exercice inédit : l'éloquence politique. Pour la première fois une Assemblée nationale offre une tribune à des élus qui ont décidé, à l'appel de la France, de recomposer un régime à bout de souffle et de donner au pays une Constitution fondée sur la liberté, le respect des Droits de l'homme et le partage des responsabilités.
Dès le début des ténors se distinguent. Ils s'emparent de la chaire, subjuguent leurs collègues et leur voix, amplifiée par les journaux, résonne dans toute l'Europe. Ils inventent presque spontanément une nouvelle rhétorique, persuasive et séduisante, car s'il est nécessaire de plaire, il est encore plus urgent de convaincre. Les débats, souvent âpres, restent courtois ; la civilité du siècle interdit les excès, réprouve les injures. On leur préfère les arguments et la dialectique. Les deux premières législatures ne connaissent guère les écarts de langue et les propos calomnieux. La tribune demeure un lieu de démonstration. L'élection de la Convention après la chute de la monarchie constitutionnelle redistribue les cartes. L'Assemblée devient une arène sanglante et l'éloquence change de nature. Il n'est plus question de ravir l'auditoire par un discours discipliné et magique, d'insinuer des images évocatrices, de réfuter habilement l'adversaire. Désormais la fureur et la peur induisent la violence et le discours devient une arme de persécution et d'élimination physique. Une syntaxe d'extermination s'est substituée à la controverse courtoise. Après Thermidor le calme revient. Mais bien vite, avec la résignation, s'installe le silence.
Les discours parlementaires compilés dans ce recueil alternent les grands textes fondateurs et les diatribes vénéneuses. Il contient des chefs-d'oeuvre d'éloquence qui ne seront jamais surpassés et permet de saisir sur le vif les débats qui ont présidé à la naissance de la France républicaine et inauguré ses devises de tolérance et de liberté.
Dès le début des ténors se distinguent. Ils s'emparent de la chaire, subjuguent leurs collègues et leur voix, amplifiée par les journaux, résonne dans toute l'Europe. Ils inventent presque spontanément une nouvelle rhétorique, persuasive et séduisante, car s'il est nécessaire de plaire, il est encore plus urgent de convaincre. Les débats, souvent âpres, restent courtois ; la civilité du siècle interdit les excès, réprouve les injures. On leur préfère les arguments et la dialectique. Les deux premières législatures ne connaissent guère les écarts de langue et les propos calomnieux. La tribune demeure un lieu de démonstration. L'élection de la Convention après la chute de la monarchie constitutionnelle redistribue les cartes. L'Assemblée devient une arène sanglante et l'éloquence change de nature. Il n'est plus question de ravir l'auditoire par un discours discipliné et magique, d'insinuer des images évocatrices, de réfuter habilement l'adversaire. Désormais la fureur et la peur induisent la violence et le discours devient une arme de persécution et d'élimination physique. Une syntaxe d'extermination s'est substituée à la controverse courtoise. Après Thermidor le calme revient. Mais bien vite, avec la résignation, s'installe le silence.
Les discours parlementaires compilés dans ce recueil alternent les grands textes fondateurs et les diatribes vénéneuses. Il contient des chefs-d'oeuvre d'éloquence qui ne seront jamais surpassés et permet de saisir sur le vif les débats qui ont présidé à la naissance de la France républicaine et inauguré ses devises de tolérance et de liberté.
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