Bakounine Michel – Les Ours de Berne et l’Ours de Saint-Pétersbourg : Dans cet essai, Bakounine se met dans la peau d’un patriote suisse déçu de constater que sa patrie obéit à des ordres d’expulsion de dictatures étrangères. Il cite trois exemples dans l’actualité de l’époque où la Suisse pourchasse et expulse des personnes venues chercher asile en Suisse, sur demande de gouvernements étrangers. Avec une grande ironie, Bakounine décrit ces cas où les principes mêmes de la République helvétique sont bafoués : « Aura-t-il (le gouvernement suisse) vraiment le courage de le livrer au tsar de Russie ? Nous allons lui donner un conseil : Qu’il le jette plutôt dans la fosse aux ours de Berne. Ce sera plus franc, plus honnête, plus court, et surtout plus humain. »
Puis il s’interroge sur l’efficacité démocratique du parlementarisme et de la « nouvelle » constitution helvétique de 1848 qui instaure le fédéralisme plutôt qu’une confédération d’états plus ou moins autonomes. Après 1848, une fois le suffrage universel établi, on crut avoir assuré la liberté des populations. Eh bien, ce fut une grande illusion ! En effet tout le mensonge du système représentatif repose sur cette fiction, qu’un pouvoir et une chambre législative sortis de l’élection populaire doivent absolument ou même peuvent représenter la volonté réelle du peuple. Mais les instincts de ceux qui gouvernent sont, à cause même de leur position exceptionnelle, diamétralement opposés. Quels que soient leurs sentiments et leurs intentions démocratiques, de la hauteur où ils se trouvent placés ils ne peuvent considérer la société autrement que comme un tuteur considère son pupille. Mais entre le tuteur et le pupille l’égalité ne peut exister. D’un côté, il y a le sentiment de la supériorité, inspiré nécessairement par une position supérieure ; de l’autre, celui d’une infériorité qui résulte de la supériorité du tuteur, exerçant soit le pouvoir exécutif, soit le pouvoir législatif. Une question qui reste d’actualité encore aujourd’hui…
Puis il s’interroge sur l’efficacité démocratique du parlementarisme et de la « nouvelle » constitution helvétique de 1848 qui instaure le fédéralisme plutôt qu’une confédération d’états plus ou moins autonomes. Après 1848, une fois le suffrage universel établi, on crut avoir assuré la liberté des populations. Eh bien, ce fut une grande illusion ! En effet tout le mensonge du système représentatif repose sur cette fiction, qu’un pouvoir et une chambre législative sortis de l’élection populaire doivent absolument ou même peuvent représenter la volonté réelle du peuple. Mais les instincts de ceux qui gouvernent sont, à cause même de leur position exceptionnelle, diamétralement opposés. Quels que soient leurs sentiments et leurs intentions démocratiques, de la hauteur où ils se trouvent placés ils ne peuvent considérer la société autrement que comme un tuteur considère son pupille. Mais entre le tuteur et le pupille l’égalité ne peut exister. D’un côté, il y a le sentiment de la supériorité, inspiré nécessairement par une position supérieure ; de l’autre, celui d’une infériorité qui résulte de la supériorité du tuteur, exerçant soit le pouvoir exécutif, soit le pouvoir législatif. Une question qui reste d’actualité encore aujourd’hui…