Seule échappatoire à la dureté de leur existence : braver tous les dangers et risquer leurs vies.
Refusant le sort qui semble s’acharner sur eux, des hommes et des femmes d’abnégation et de passion braveront tous les dangers avec, pour seules armes, leur courage chevillé au corps et l’amour de leurs proches. Car la descente d’une rivière en plein hiver n’a rien d’une chimère. Pour Rosto, le montagnard illettré, Nemo, l’Italien taiseux mais calculateur, Flavien, le médecin communard, et Pascalet, l’enfant perdu, il s’agit d’une question de survie. Pire que la nature hostile se déchaînant autour d’eux, ils affronteront tous ceux qui n’ont d’autre visée que leur échec et qui semblent avoir conclu avec le mal un pacte d’alliance sans partage. En contrepoint de cette expédition se déroule le périple téméraire de Maria, épouse et fille de radeliers. Elle a pris la route avec ses deux enfants pour retrouver son mari dont elle n’a plus de nouvelles. Et l’avenir sans lui n’est juste pas concevable.
À travers le parcours et le chagrin de personnages émouvants, découvrez une histoire bouleversante qui acquiert une véritable dimension contemporaine.
EXTRAIT
— On parle de vous dans le pays. La portière de Cramans en plein hiver, un exploit qu’on n’est pas près d’oublier, croyez-moi. Le P’tiot est devenu un héros. Un héros, j’vous dis. Ce n’est pas ce qui m’ôte l’envie de lui botter les fesses pour tout ce qu’il m’a chapardé de légumes dans mon potager ou de volailles dans mon poulailler. Mais puisque c’est un héros…
Pascalet avait fait faux bond à la petite assemblée dès leur arrivée à la maison du vieux propriétaire. Il était resté dehors, et le froid qu’il ressentait tenait aussi bien au temps qu’il faisait qu’à la distance que les gens du domaine mettaient entre eux et lui. Ils étaient visiblement du côté de leur patron, incapables d’un sentiment de révolte, confits dans la crainte ou la dévotion, la mine figée dans une béatitude pâlement imitée de celle qu’arborait constamment leur maître. Ils le fixaient comme une vache curieuse et, en voyant les haillons dont le jeune garçon était revêtu, ils reprenaient confiance en leur condition en s’apercevant qu’elle n’était finalement pas le dernier degré de la misère.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Originaire de Nice, Philippe Maurel est appelé de par son métier de magistrat à sillonner la France. Il réside présentement à Lons-le-Saunier, non loin du pays des radeliers, qui ont descendu la Loue maintes et maintes fois. Écrivain des soirées et des fins de semaine, il est surtout lecteur attentif à tout ce qui peut susciter l'admiration et développer l'imagination.
Refusant le sort qui semble s’acharner sur eux, des hommes et des femmes d’abnégation et de passion braveront tous les dangers avec, pour seules armes, leur courage chevillé au corps et l’amour de leurs proches. Car la descente d’une rivière en plein hiver n’a rien d’une chimère. Pour Rosto, le montagnard illettré, Nemo, l’Italien taiseux mais calculateur, Flavien, le médecin communard, et Pascalet, l’enfant perdu, il s’agit d’une question de survie. Pire que la nature hostile se déchaînant autour d’eux, ils affronteront tous ceux qui n’ont d’autre visée que leur échec et qui semblent avoir conclu avec le mal un pacte d’alliance sans partage. En contrepoint de cette expédition se déroule le périple téméraire de Maria, épouse et fille de radeliers. Elle a pris la route avec ses deux enfants pour retrouver son mari dont elle n’a plus de nouvelles. Et l’avenir sans lui n’est juste pas concevable.
À travers le parcours et le chagrin de personnages émouvants, découvrez une histoire bouleversante qui acquiert une véritable dimension contemporaine.
EXTRAIT
— On parle de vous dans le pays. La portière de Cramans en plein hiver, un exploit qu’on n’est pas près d’oublier, croyez-moi. Le P’tiot est devenu un héros. Un héros, j’vous dis. Ce n’est pas ce qui m’ôte l’envie de lui botter les fesses pour tout ce qu’il m’a chapardé de légumes dans mon potager ou de volailles dans mon poulailler. Mais puisque c’est un héros…
Pascalet avait fait faux bond à la petite assemblée dès leur arrivée à la maison du vieux propriétaire. Il était resté dehors, et le froid qu’il ressentait tenait aussi bien au temps qu’il faisait qu’à la distance que les gens du domaine mettaient entre eux et lui. Ils étaient visiblement du côté de leur patron, incapables d’un sentiment de révolte, confits dans la crainte ou la dévotion, la mine figée dans une béatitude pâlement imitée de celle qu’arborait constamment leur maître. Ils le fixaient comme une vache curieuse et, en voyant les haillons dont le jeune garçon était revêtu, ils reprenaient confiance en leur condition en s’apercevant qu’elle n’était finalement pas le dernier degré de la misère.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Originaire de Nice, Philippe Maurel est appelé de par son métier de magistrat à sillonner la France. Il réside présentement à Lons-le-Saunier, non loin du pays des radeliers, qui ont descendu la Loue maintes et maintes fois. Écrivain des soirées et des fins de semaine, il est surtout lecteur attentif à tout ce qui peut susciter l'admiration et développer l'imagination.