Un parcours initiatique partagé entre échappées absurdes, coups de gueule ciselés et purs moments de poésie.
C’est l’histoire d’un collectionneur de conversations, l’aventure d’un homme qui change d’identité comme de chemise, le récit d’une errance contrariée, un cri d’amour à Beyrouth, Bruxelles ou Berlin; c’est aussi une valse imaginaire, un manuel d’architecture instantanée, un hymne aux vins lourds et à l’éthylisme léger et les interventions canailles d’une conscience malveillante. On y croisera un cendrier parlant, un douanier peu honnête, quelques jolies filles, un artiste anxieux, une grammaire en ancien gallois, des bouteilles de Chimay bleue et peut-être Joe Dassin.
Un roman dense et à la poésie vagabonde qui donne des envies de départs.
EXTRAIT
Je m’appelais encore Yvo Stenic. J’avais les sourcils teints en blond et j’arpentais les cathédrales avec un sombre dégoût au cœur. Assis, seul dans les travées, loin des âmes en prière qui, je ne sais pourquoi, m’empêchaient de profiter pleinement de moi, je n’arrivais pas même à oublier l’orgueil des dorures. Sans doute est-il facile d’affirmer que la sueur du tailleur de pierres vaut mieux que la salive du prêtre, mais l’histoire est entêtée et elle raconte sur les marchés et les parvis que les plus beaux édifices n’ont été bâtis que pour asservir ceux qui les érigent. Ma révolte était douce sous la pierre. La seule idée du méchant cagnard qui m’attendait dehors m’incitait à ne point insulter trop haut les voûtes sous lesquelles je m’attardais. Je ne trouvais, au fond, dans les lieux de culte qu’un curieux mélange de mépris et d’admiration, cocktail tendre et amer de mon rapport aux hommes. Parler me semblait alors vain, tous les mots du monde étaient dits, redits, et je ne me sentais pas le courage d’adresser une prière sans piété. S’agenouiller sans personne à qui parler, quelle pitié ! Non, l’ombre n’était qu’une occasion de s’éponger le front, le temps de se dire que la paix ne viendrait pas ; pas dans cette vie ; pas dans ma vie.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Pas romantique, Perruchoud ? Ne pas chercher l’émotion à fleur de peau chez un natif de la Vierge. Ça se situe ailleurs, dans la tristesse du regard et la voix légèrement fêlée quand il raconte la mort de son chat. L’émotionnel chez lui flirte avec une forme de vérité, à déguster dans ses livres, tranchants comme des couteaux pour mieux disséquer les faux-semblants de notre société de consommation.» ( Bernadette Richard, L’Hebdo, 30 septembre 2008).
- « Si vous ne connaissez pas Michaël Perruchoud, foncez sur le site www.cousumouche.ch qui vous dira presque tout sur ce boute-en-train du verbe à l’allure de potache. Si vous n’avez pas Internet, demandez à votre libraire de vous commander ses œuvres complètes: ça va du roman historique aux bas-fonds des grandes villes, en passant par une révolution au Vatican, une BD politiquement incorrecte, des conversations à revendre – Les six rendez-vous d’Owen Saïd Marko, son dernier roman –, les états d’âme d’une meuf dans un avion en chute libre… ou encore un essai sur la dope dans le sport. Il y en a donc pour tous les goûts, c’est truculent, inattendu, bien ficelé, éloigné de la littérature romande aux accents de confessions intimistes..» ( Bernadette Richard, La Liberté, 15 septembre 2008).
A PROPOS DE L’AUTEUR
Né en 1974 à Genève, Michaël Perruchoud est actif dans les genres du roman, du théâtre et de la chanson. Il est le chanteur du groupe Ostap Bender, dont il signe les textes et la plupart des musiques. Ses romans surprennent par leur diversité et sont marqués de sa plume tantôt poétique tantôt caustique.
C’est l’histoire d’un collectionneur de conversations, l’aventure d’un homme qui change d’identité comme de chemise, le récit d’une errance contrariée, un cri d’amour à Beyrouth, Bruxelles ou Berlin; c’est aussi une valse imaginaire, un manuel d’architecture instantanée, un hymne aux vins lourds et à l’éthylisme léger et les interventions canailles d’une conscience malveillante. On y croisera un cendrier parlant, un douanier peu honnête, quelques jolies filles, un artiste anxieux, une grammaire en ancien gallois, des bouteilles de Chimay bleue et peut-être Joe Dassin.
Un roman dense et à la poésie vagabonde qui donne des envies de départs.
EXTRAIT
Je m’appelais encore Yvo Stenic. J’avais les sourcils teints en blond et j’arpentais les cathédrales avec un sombre dégoût au cœur. Assis, seul dans les travées, loin des âmes en prière qui, je ne sais pourquoi, m’empêchaient de profiter pleinement de moi, je n’arrivais pas même à oublier l’orgueil des dorures. Sans doute est-il facile d’affirmer que la sueur du tailleur de pierres vaut mieux que la salive du prêtre, mais l’histoire est entêtée et elle raconte sur les marchés et les parvis que les plus beaux édifices n’ont été bâtis que pour asservir ceux qui les érigent. Ma révolte était douce sous la pierre. La seule idée du méchant cagnard qui m’attendait dehors m’incitait à ne point insulter trop haut les voûtes sous lesquelles je m’attardais. Je ne trouvais, au fond, dans les lieux de culte qu’un curieux mélange de mépris et d’admiration, cocktail tendre et amer de mon rapport aux hommes. Parler me semblait alors vain, tous les mots du monde étaient dits, redits, et je ne me sentais pas le courage d’adresser une prière sans piété. S’agenouiller sans personne à qui parler, quelle pitié ! Non, l’ombre n’était qu’une occasion de s’éponger le front, le temps de se dire que la paix ne viendrait pas ; pas dans cette vie ; pas dans ma vie.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Pas romantique, Perruchoud ? Ne pas chercher l’émotion à fleur de peau chez un natif de la Vierge. Ça se situe ailleurs, dans la tristesse du regard et la voix légèrement fêlée quand il raconte la mort de son chat. L’émotionnel chez lui flirte avec une forme de vérité, à déguster dans ses livres, tranchants comme des couteaux pour mieux disséquer les faux-semblants de notre société de consommation.» ( Bernadette Richard, L’Hebdo, 30 septembre 2008).
- « Si vous ne connaissez pas Michaël Perruchoud, foncez sur le site www.cousumouche.ch qui vous dira presque tout sur ce boute-en-train du verbe à l’allure de potache. Si vous n’avez pas Internet, demandez à votre libraire de vous commander ses œuvres complètes: ça va du roman historique aux bas-fonds des grandes villes, en passant par une révolution au Vatican, une BD politiquement incorrecte, des conversations à revendre – Les six rendez-vous d’Owen Saïd Marko, son dernier roman –, les états d’âme d’une meuf dans un avion en chute libre… ou encore un essai sur la dope dans le sport. Il y en a donc pour tous les goûts, c’est truculent, inattendu, bien ficelé, éloigné de la littérature romande aux accents de confessions intimistes..» ( Bernadette Richard, La Liberté, 15 septembre 2008).
A PROPOS DE L’AUTEUR
Né en 1974 à Genève, Michaël Perruchoud est actif dans les genres du roman, du théâtre et de la chanson. Il est le chanteur du groupe Ostap Bender, dont il signe les textes et la plupart des musiques. Ses romans surprennent par leur diversité et sont marqués de sa plume tantôt poétique tantôt caustique.