Cette analyse des évolutions contemporaines de l’extrême droite scrute les précédents historiques et les divers ressorts de son développement, tels que l’utilisation des techniques du discours et du marketing ou l’existence de causes sociales objectives.
Cet ouvrage offre un regard et une analyse pluridisciplinaire sur le phénomène polymorphe dit de la « banalisation » de l’extrême droite.
Découvrez une analyse pluridisciplinaire inédite, centrée sur la France, la Grande-Bretagne et la Suisse et composée des contributions d’historiens, de politistes, de linguistes, de civilisationnistes, de sociologues et de juristes.
EXTRAIT
Avancer l’idée de « tentatives » de banalisation laisse néanmoins entendre que le processus est difficile et périlleux, qu’il est long et mal assuré. C’est pourquoi la banalisation de l’extrême droite ne saurait se mesurer uniquement à travers la progression électorale durable d’un mouvement politique qui oscille entre adhésion et protestation. Elle doit également être examinée sous l’angle de ses mécanismes car le processus de banalisation est tout à la fois plurivoque et dialectique.
Plurivoque, la banalisation affecte l’extrême droite d’un point de vue à la fois formel et substantiel. Formellement, elle cherche à modifier son image publique, changeant de nom, de logo, de chef et de cadres, afin de laisser de côté les attributs du passé. Elle modifie également son discours public, l’atténue, l’euphémise, se fait porte-parole du « bon sens » populaire, emprunte des références aux autres familles politiques tout en se départissant des siennes propres. Elle revendique parfois auss un positionnement politique original, à l’instar du Front national qui se dit ni de gauche, ni de droite, signifiant implicitement qu’il ne saurait relever de l’extrême droite. Substantiellement, l’extrême droite devient une force politique pérenne et contribue à structurer le jeu politique ; elle marque son ancrage dans la société, élargit son vivier de cadres politiques, parce qu’adhérer à ses groupements n’est plus vraiment honteux. Il s’agirait donc en substance d’une forme d’institutionnalisation, les partis d’extrême droite quittant la sphère uniquement protestataire ou tribunicienne pour tenter d’accéder au pouvoir politique.
Cet ouvrage offre un regard et une analyse pluridisciplinaire sur le phénomène polymorphe dit de la « banalisation » de l’extrême droite.
Découvrez une analyse pluridisciplinaire inédite, centrée sur la France, la Grande-Bretagne et la Suisse et composée des contributions d’historiens, de politistes, de linguistes, de civilisationnistes, de sociologues et de juristes.
EXTRAIT
Avancer l’idée de « tentatives » de banalisation laisse néanmoins entendre que le processus est difficile et périlleux, qu’il est long et mal assuré. C’est pourquoi la banalisation de l’extrême droite ne saurait se mesurer uniquement à travers la progression électorale durable d’un mouvement politique qui oscille entre adhésion et protestation. Elle doit également être examinée sous l’angle de ses mécanismes car le processus de banalisation est tout à la fois plurivoque et dialectique.
Plurivoque, la banalisation affecte l’extrême droite d’un point de vue à la fois formel et substantiel. Formellement, elle cherche à modifier son image publique, changeant de nom, de logo, de chef et de cadres, afin de laisser de côté les attributs du passé. Elle modifie également son discours public, l’atténue, l’euphémise, se fait porte-parole du « bon sens » populaire, emprunte des références aux autres familles politiques tout en se départissant des siennes propres. Elle revendique parfois auss un positionnement politique original, à l’instar du Front national qui se dit ni de gauche, ni de droite, signifiant implicitement qu’il ne saurait relever de l’extrême droite. Substantiellement, l’extrême droite devient une force politique pérenne et contribue à structurer le jeu politique ; elle marque son ancrage dans la société, élargit son vivier de cadres politiques, parce qu’adhérer à ses groupements n’est plus vraiment honteux. Il s’agirait donc en substance d’une forme d’institutionnalisation, les partis d’extrême droite quittant la sphère uniquement protestataire ou tribunicienne pour tenter d’accéder au pouvoir politique.