Jacques Rouillard dresse ici un bilan de l'expérience syndicale au Québec, en l'analysant sous trois aspects : les rapports des syndicats avec l'État, leur vision du nationalisme et la perception qu'en a l'opinion publique. Les syndicats ont toujours favorisé une intervention soutenue auprès de l'État, que ce soit sous la forme du lobbying ou d'un appui à un parti politique, ou en intégrant l'appareil administratif. Par ailleurs, les syndicats internationaux d'origine américaine aussi bien que les syndicats nationaux catholiques ont dû prendre position sur l'identité canadienne-française, l'autonomie provinciale et le statut politique du Québec. Enfin, le soutien que les syndicats reçoivent de l'opinion publique varie paradoxalement en fonction de leur plus ou moins grande combativité.L'histoire de l'expérience syndicale au Québec, depuis ses débuts au XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, est une histoire d'avancées et de reculs, à travers des combats sur des enjeux concrets aussi bien que sur des principes, sur l'opportunité d'avoir une protection en cas d'accidents du travail ou de lutter contre le fascisme et le communisme, sur la revendication de manuels scolaires gratuits ou sur le soutien aux républicains durant la guerre civile espagnole. Bref, c'est une histoire plus complexe, plus longue et plus riche qu'on ne le croirait, mais toujours aussi passionnante.
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