Après Charles le Téméraire (Grasset, 1997) et Charles Quint (Grasset, 2000), Jean-Pierre Soisson clôt sa « trilogie de Bourgogne ». Marguerite, duchesse de Bourgogne est une figure majeure entre ces deux grands princes : elle fut la petite-fille du premier et la tante du second. « Cette bonne femme est le vrai grand homme de la famille », écrit Michelet dans Renaissance et Réforme. « Sa vie est un roman, écrit Jean-Pierre Soisson. Marguerite est reine de France à trois ans, princesse d'Espagne à dix-sept, duchesse de Savoie à vingt-et-un. Dès sa naissance, elle constitue un enjeu de pouvoir entre Louis XI et Maximilien. Un traité la marie, un autre l'écarte. Reine de France, elle est répudiée par Charles VII, qui lui préfère Anne de Bretagne : elle a huit ans et doit regagner les Pays-Bas. Son père la marie en 1497 à Juan d'Espagne, qui meurt dans ses bras après six mois d'une union passionnée. Elle épousera en 1501 un troisième homme, Philibert de Savoie, qui succombera à une pleurésie au retour de la chasse. En 1504, à vingt-quatre ans, elle se retrouve seule, une fois répudiée et deux fois veuve ». C'est ce destin extraordinaire que nous conte, avec émotion et une grande maîtrise d'écriture, Jean-Pierre Soisson. Il se coule dans l'époque et dans l'âme de Margerite blessée par la vie, qui deviendra, en régnant sur la Bourgogne et l'Autriche, la première femme de pouvoir.
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