Ce fut le 3 janvier 1845, à 8 heures du soir, que je fis la connaissance de M. Maximilien Heller. Quelques jours auparavant, j'avais été abordé dans la rue par un de mes amis, Jules H..., qui, les premiers compliments échangés, m'avait dit avec une insistance toute particulière: «Voici déjà quelque temps que je voulais aller chez vous, mon cher docteur, pour vous prier de me rendre un grand service. Un de mes anciens confrères du barreau, M. Heller, qui demeure ici près, est dans l'état de santé le plus alarmant. Nous avions d'abord cru, ses amis et moi, que son mal était plus moral que physique. Nous avons essayé tous les moyens de distraction possibles, nous avons tâché de donner quelques aliments à son intelligence, que nous avons connue autrefois si belle et si lumineuse. Je dois convenir que tous nos efforts ont échoué. Il ne nous reste plus qu'à implorer le secours de la science. Ce que notre amitié n'a pu faire, votre autorité de docteur le fera peut-être. Maximilien a une nature énergique, et il ne cédera guère, je crois, qu'à une raison supérieure. Allez donc chez lui un de ces soirs, mon cher ami, et voyez ce que vous pouvez pour ce pauvre garçon. Je vous serai tout particulièrement reconnaissant du bien que vous lui ferez.»
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