Reconstituer son passé en découvrant des lettres oubliées
Pendant longtemps, j'ai su peu de choses de Jeanne, ma grand-mère maternelle, décédée alors que j'avais quatre ans. Et puis, récemment, je l'ai découverte à travers deux lettres pathétiques que je n'avais encore jamais lues. Dès lors elle ne m'a plus quittée, cette jeune femme qui avait eu l'audace, dans l'austère Genève du début du siècle, à une époque où le mariage n'était le plus souvent pour les filles qu'un sorte de passage obligé, d'aimer jusqu'à la déraison, jusqu'à la déchirure, le séduisant étranger qu'elle avait épousé.
J'ai reconstitué son histoire en m'inspirant de la réalité fragmentée qui m'avait été transmise et en la complétant grâce à l'imagination. Peu à peu, je suis entrée dans sa douleur et dans celle de Lisi, ma mère.
En écrivant ce récit, j'ai eu l'impression de renouer le dialogue avec elles deux.
Récit poignant d'un dialogue avec ses ancêtres
EXTRAIT
18 octobre 1915.
Chère petite Lisi,
Je t'avais dit que je ne t'écrirais peut-être pas, mais je vous aime tant tous les deux et je repense tant à ma journée d'hier que je ne peux pas faire autrement que de venir te dire quelques mots. J'ai profité, bien profité de ma journée et je ne demanderais pas mieux que de recommencer aujourd'hui.
Tu étais si mignonne, petite Lisi, et je pense beaucoup, beaucoup à toi et à ton bel ouvrage, tu as bien du courage d'avoir commencé un ouvrage pareil, petit trésor, je t'admire beaucoup.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Deux lettres exaltées, difficiles à déchiffrer, déchirantes. Yvette Z'Graggen renoue un dialogue émouvant avec sa mère. Récit de vie limpide et faussement naïf. » - Isabelle Falconnier, L'Hebdo
A PROPOS DE L'AUTEUR
Née à Genève, Yvette Z'Graggen a été collaboratrice de la Radio suisse romande de 1952 à 1982. Ce n'est qu'à sa retraite qu'elle publia ses grands livres : Matthias Berg, La Punta, Changer l'oubli. La plupart de ses livres furent primés et traduits dans une langue européenne. Pour l'ensemble de son oeuvre, Yvette Z'Graggen a reçu le Prix Schiller en 1996 et le Prix Eugène Rambert en 1998.
Pendant longtemps, j'ai su peu de choses de Jeanne, ma grand-mère maternelle, décédée alors que j'avais quatre ans. Et puis, récemment, je l'ai découverte à travers deux lettres pathétiques que je n'avais encore jamais lues. Dès lors elle ne m'a plus quittée, cette jeune femme qui avait eu l'audace, dans l'austère Genève du début du siècle, à une époque où le mariage n'était le plus souvent pour les filles qu'un sorte de passage obligé, d'aimer jusqu'à la déraison, jusqu'à la déchirure, le séduisant étranger qu'elle avait épousé.
J'ai reconstitué son histoire en m'inspirant de la réalité fragmentée qui m'avait été transmise et en la complétant grâce à l'imagination. Peu à peu, je suis entrée dans sa douleur et dans celle de Lisi, ma mère.
En écrivant ce récit, j'ai eu l'impression de renouer le dialogue avec elles deux.
Récit poignant d'un dialogue avec ses ancêtres
EXTRAIT
18 octobre 1915.
Chère petite Lisi,
Je t'avais dit que je ne t'écrirais peut-être pas, mais je vous aime tant tous les deux et je repense tant à ma journée d'hier que je ne peux pas faire autrement que de venir te dire quelques mots. J'ai profité, bien profité de ma journée et je ne demanderais pas mieux que de recommencer aujourd'hui.
Tu étais si mignonne, petite Lisi, et je pense beaucoup, beaucoup à toi et à ton bel ouvrage, tu as bien du courage d'avoir commencé un ouvrage pareil, petit trésor, je t'admire beaucoup.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
« Deux lettres exaltées, difficiles à déchiffrer, déchirantes. Yvette Z'Graggen renoue un dialogue émouvant avec sa mère. Récit de vie limpide et faussement naïf. » - Isabelle Falconnier, L'Hebdo
A PROPOS DE L'AUTEUR
Née à Genève, Yvette Z'Graggen a été collaboratrice de la Radio suisse romande de 1952 à 1982. Ce n'est qu'à sa retraite qu'elle publia ses grands livres : Matthias Berg, La Punta, Changer l'oubli. La plupart de ses livres furent primés et traduits dans une langue européenne. Pour l'ensemble de son oeuvre, Yvette Z'Graggen a reçu le Prix Schiller en 1996 et le Prix Eugène Rambert en 1998.
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