Le Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé nous offre dans cet ouvrage une nouvelle démonstration de son talent catéchétique et de sa profondeur théologique. Le livre est une importante contribution à la cause de la proclamation et de la défense de l’inviolabilité de la vie humaine, de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux inaliénables.Ces pages naissent en pleine «bataille» culturelle, en un moment historique où la science médicale est marquée par l’hypertrophie des moyens et l’atrophie des fins, pour utiliser l’expression de Paul Ricœur. Aux débuts du troisième millénaire, la relation essentielle de la médecine avec la «vérité» – en particulier la vérité sur l’homme, sa corporéité et sa santé, qui nous a été transmise par la tradition classique symbolisée par le serment d’Hippocrate et renforcée, de manière décisive par la culture chrétienne – apparaît fortement affaiblie par un subjectivisme consensuel et néo-positiviste. De cette façon, le consensus – dit aussi «consensualisme relativiste» –, serait l’unique fondement possible du bien commun de la société. Dans un Etat démocratique, on ne cherche pas un critère universel – ce qui équivaudrait à manifester une attitude fondamentaliste ou intégriste –, mais, uniquement, un «consensus négocié». Une des qualités les plus appréciables des pages qui nous sont offertes est celle de souligner la nécessaire relation entre éthique et métaphysique. L’Auteur nous rappelle qu’il existe une sorte de refus global de la métaphysique, surtout de la part de la tradition kantienne et du positivisme, et nous dit que, si l’éthique n’est pas possible sans une recherche de ses fondements anthropologiques, il ne peut non plus exister une anthropologie sans métaphysique. C’est un livre d’espérance. Parmi les énoncés scientifiques, anthropologiques et éthiques, le lecteur entrevoit l’homme de la modernité désenchantée, à la recherche du sens de la vie, seul au milieu de la multitude, fiévreux face à la nouveauté et ivre de liberté, qui cherche à s’élever, au-delà de la pesanteur du mensonge et de la fausseté, vers la grâce de la Vérité, du sens immanent et limité des choses au sens transcendant et illimité de l’être.