Une ville anonyme où tout n'est que furtivement entrevu et vite oublié. Un espace où se croisent des centaines d'individus et tout autant de vies privées auxquelles nous n'avons pas accès, ou si peu et si rarement, par quelques scènes échappées, des brèches qui laissent deviner des lieux intimes. Que nous le voulions ou non, nous sommes tous des voyeurs.Avec On aurait dit juillet, Josée Bilodeau s'est arrêtée à ces brèches, à ces moments fragiles et souvent déroutants qui nous révèlent des instants précieux qui seraient autrement demeurés cachés, secrets, parce que c'est souvent dans la quotidienneté que les choses s'éclairent...Un jour de mai marqué par l'emballement des conditions météorologiques, un chauffeur de taxi fait un infarctus au volant. Sa cliente, bouleversée par une rupture amoureuse, ne sait pas quoi faire et reste assise, comme paralysée. Une serveuse apporte un café à une folle qui vient de s'attabler sous l'oeil désapprobateur des clients. Un apprenti cuisinier insouciant offre sa spécialité aux clients, geste inconsidéré dont on ignore encore l'étendue des conséquences. Une fête d'anniversaire tourne au drame quand on donne la parole aux invités. Un photographe parcourt la ville, appareil en main, pour saisir les plus étonnants visages de cette étrange journée...En un habile chassé-croisé, ces scènes recréent un peu de l'organisation de la ville qui s'écrit au ras du sol à mesure qu'évolue le soleil dans le ciel et jusque tard dans la nuit. Avec On aurait dit juillet, Josée Bilodeau propose une fascinante mosaïque urbaine composée de ces détails qui font de la ville un lieu habitable, vivant et touffu, où la rencontre de l'autre est possible, et souvent inattendue.
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