« Vae victis ! », s'écrie le peuple romain devant le gladiateur vaincu au Colisée, en tournant le pouce vers le bas : le pollice verso. Cette suite de quatre nouvelles de l'auteur russe Lougovoï (pseudonyme d'Alexeï Tikhonov, 1853-1914) présente quatre destins en proie à la haine impitoyable de la foule, qui condamne sans pitié ses héros hier triomphants. « L'auteur a entrepris de démontrer, à l'aide d'exemples pris dans tous les temps, la pérennité de l'ingratitude humaine. Toujours prête à brûler ce qu'elle adorait hier, la foule étend sur ses héros les plus admirés la perpétuelle menace du Pollice Verso de la Rome antique. » (Préface de la Revue des Français dans laquelle parut, en 1913, cette traduction demeurée inédite en volume).
Traduction d'Ely Hapérine-Kaminsky, augmentée d'un article biographique d'Eugène Séménoff sur l'auteur.
EXTRAIT
Une nuit du Midi, chaude, noire.
Tout repose dans la nature¿; les oiseaux se taisent, la vague ne se brise plus au rivage, les abeilles ne bourdonnent plus autour des fleurs. L'air de la nuit tient endormis sous sa caresse tiède ces splendides montagnes et ces vallées, ces forêts, ces jardins, ces fleuves, et s'abîme lui-même dans une voluptueuse lassitude.
Seule, Rome ne dort pas.
Une rumeur sourde monte des rues les plus reculées de la Ville éternelle, et, du côté de la Via Appia, il semblerait qu'un torrent impétueux a franchi les aqueducs et que les courants tombent, avec un fracas formidable, des hautes arcades sur le sol.
Plus on approche du cirque, plus grossit la rumeur. C'est celle d'une foule qui se presse.
Traduction d'Ely Hapérine-Kaminsky, augmentée d'un article biographique d'Eugène Séménoff sur l'auteur.
EXTRAIT
Une nuit du Midi, chaude, noire.
Tout repose dans la nature¿; les oiseaux se taisent, la vague ne se brise plus au rivage, les abeilles ne bourdonnent plus autour des fleurs. L'air de la nuit tient endormis sous sa caresse tiède ces splendides montagnes et ces vallées, ces forêts, ces jardins, ces fleuves, et s'abîme lui-même dans une voluptueuse lassitude.
Seule, Rome ne dort pas.
Une rumeur sourde monte des rues les plus reculées de la Ville éternelle, et, du côté de la Via Appia, il semblerait qu'un torrent impétueux a franchi les aqueducs et que les courants tombent, avec un fracas formidable, des hautes arcades sur le sol.
Plus on approche du cirque, plus grossit la rumeur. C'est celle d'une foule qui se presse.
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