François Sauval est un capitaine d'industrie et un aventurier qui accumule les records dans l'espoir de marquer son époque. Il fait venir auprès de lui un écrivain pour bâtir sa légende, avant de relever un ultime défi¿: acquérir un territoire pour y fonder un État.
Chassée de chez elle voilà des siècles et s'amenuisant aux confins de l'Amérique centrale, la tribu des Charahuales semble condamnée à disparaître avec sa langue ancienne et sa culture. Son destin croise celui d'une jeune linguiste française convaincue de l'influence des noms sur les choses.
Tous craignent d'être oubliés, mais laissent le soin à des tiers de décrire leur trajectoire, comme s'il était impossible de raconter sa propre destinée sans en précipiter la fin.
À la croisée des mythologies anciennes et des péripéties du monde contemporain, Quand nous étions des ombres est un roman endiablé sur l'effacement de soi et la volonté de puissance.
EXTRAIT
De loin en loin, j'aperçois quelques Indiens miskitos qui rôdent aux abords de la clairière, des enfants pour la plupart, portant des tee-shirts trop grands. Les adolescents, quant à eux, franchissent parfois crânement la lisière et s'aventurent de quelques mètres sur la pelouse ensauvagée, avant de partir à reculons. On a dû leur dire que j'étais un démon, un fantôme, ou quelque chose comme ça, nani, espíritu. Périodiquement, leurs parents me déposent des offrandes dont je me nourris, viande de brousse et pâte de maïs cuits à l'étouffée dans des feuilles de bananier. Pour eux, je suis un lasa blanc, un esprit malin dont il ne faut pas croiser l'ombre sous peine de maladie et qu'il faut respecter, Swinta peut-être, le grand maître des cerfs, car ceux-ci trouvent refuge dans le jardin en friche. En dehors de ces fidèles distants et craintifs, je ne reçois aucune visite. Les animaux, quant à eux, n'ont plus peur de moi depuis longtemps. Je fais maintenant partie du décor.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Merveilleux de style et d'intelligence... Mikaël Hirsch signe ici un nouvel ouvrage aussi dense que bref, salutaire à plus d'un titre, auquel on souhaite cette fois de faire plus que figurer sur les listes des grands prix d'automne. » - François Perrin, Le Vif
- « Un roman aussi méditatif que plein d'action qui pourrait servir de terreau de réflexion à plus d'un moraliste. » - Toutelaculture.com
- « Ne vous fiez pas à la taille de ce petit roman : riche d'une histoire méconnue de notre côté de l'Atlantique, il pose surtout la question de l'illusion du pouvoir. Et montre combien vouloir être puissant est infiniment destructeur. Ça ne vous rappelle rien ? » - Karine Frelin, L'Est républicain
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mikaël Hirsch est un écrivain français né à Paris en 1973. Deux de ses romans, Le Réprouvé (2010) et Avec les hommes (2013) ont figuré dans les sélections du Prix Femina. Après Libertalia, paru en 2015, Quand nous étions des ombres est le quatrième roman de Mikaël Hirsch publié aux éditions Intervalles.
Chassée de chez elle voilà des siècles et s'amenuisant aux confins de l'Amérique centrale, la tribu des Charahuales semble condamnée à disparaître avec sa langue ancienne et sa culture. Son destin croise celui d'une jeune linguiste française convaincue de l'influence des noms sur les choses.
Tous craignent d'être oubliés, mais laissent le soin à des tiers de décrire leur trajectoire, comme s'il était impossible de raconter sa propre destinée sans en précipiter la fin.
À la croisée des mythologies anciennes et des péripéties du monde contemporain, Quand nous étions des ombres est un roman endiablé sur l'effacement de soi et la volonté de puissance.
EXTRAIT
De loin en loin, j'aperçois quelques Indiens miskitos qui rôdent aux abords de la clairière, des enfants pour la plupart, portant des tee-shirts trop grands. Les adolescents, quant à eux, franchissent parfois crânement la lisière et s'aventurent de quelques mètres sur la pelouse ensauvagée, avant de partir à reculons. On a dû leur dire que j'étais un démon, un fantôme, ou quelque chose comme ça, nani, espíritu. Périodiquement, leurs parents me déposent des offrandes dont je me nourris, viande de brousse et pâte de maïs cuits à l'étouffée dans des feuilles de bananier. Pour eux, je suis un lasa blanc, un esprit malin dont il ne faut pas croiser l'ombre sous peine de maladie et qu'il faut respecter, Swinta peut-être, le grand maître des cerfs, car ceux-ci trouvent refuge dans le jardin en friche. En dehors de ces fidèles distants et craintifs, je ne reçois aucune visite. Les animaux, quant à eux, n'ont plus peur de moi depuis longtemps. Je fais maintenant partie du décor.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
- « Merveilleux de style et d'intelligence... Mikaël Hirsch signe ici un nouvel ouvrage aussi dense que bref, salutaire à plus d'un titre, auquel on souhaite cette fois de faire plus que figurer sur les listes des grands prix d'automne. » - François Perrin, Le Vif
- « Un roman aussi méditatif que plein d'action qui pourrait servir de terreau de réflexion à plus d'un moraliste. » - Toutelaculture.com
- « Ne vous fiez pas à la taille de ce petit roman : riche d'une histoire méconnue de notre côté de l'Atlantique, il pose surtout la question de l'illusion du pouvoir. Et montre combien vouloir être puissant est infiniment destructeur. Ça ne vous rappelle rien ? » - Karine Frelin, L'Est républicain
À PROPOS DE L'AUTEUR
Mikaël Hirsch est un écrivain français né à Paris en 1973. Deux de ses romans, Le Réprouvé (2010) et Avec les hommes (2013) ont figuré dans les sélections du Prix Femina. Après Libertalia, paru en 2015, Quand nous étions des ombres est le quatrième roman de Mikaël Hirsch publié aux éditions Intervalles.
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