Journal de route de Charles de Foucauld sillonnant le Maroc en 1883-1884.
Journal de route du voyage entrepris par Charles de Foucauld au Maroc en 1883-1884. En vue de recueillir les renseignements qui l'intéressaient sans éveiller les soupçons, le jeune explorateur s'était déguisé en rabbin.
Écrit dans un style d'une puissante sobriété, ce journal est une mine d'informations ethnologiques, géographiques, linguistiques et historiques.
Cette édition comporte trois textes qui ne figuraient pas dans l'édition de 1888 : Premières journées de voyage; Histoire de Mardochée Abi Serour; Relations avec les marabouts de Bou el Djad.
Plongez dans ce journal écrit dans un style puissant et sobre, et profitez d'une mine d'informations ethnologiques, géographiques, linguistiques et historiques relatives au Maroc du dix-neuvième siècle.
EXTRAIT
L’Ouad Tisint a en toute saison beaucoup d’eau ; cette eau est salée ; les habitants boivent de préférence celle qui provient de pluie, et qui se conserve en quelques creux de rochers des environs ; ils n’ont pas de citernes. La rivière renferme beaucoup de poissons ; on en pêche qui ont 40 centimètres de longueur. Ces poissons, cette onde abondante et amère donnent lieu à mille légendes : les gens du pays ne doutent pas que l’Ouad Tisint ne tire ses eaux de la mer. Leur opinion tient à une croyance répandue dans les campagnes du Maroc. Les fleuves, les ruisseaux, les sources qui coulent à la surface du globe, ont deux origines principales : les uns, d’eau douce, viennent des nuages du ciel, dont la substance s’emmagasine dans la terre ; les autres, salés, sont produits par l’onde marine, qui s’infiltre sous le sol. Il y a aussi des lits qui ne s’emplissent que durant les pluies : pour ceux-ci, point d’hésitation sur la cause qui les forme. Enfin on voit des cours d’eau d’une quatrième sorte, les plus mystérieux ; ils coulent l’année entière, qu’il pleuve ou non, sans qu’on leur connaisse de source : ils ne viennent ni de la terre, ni de la mer, ni du ciel, mais de Dieu seul. L’Ouad Tisint passe au milieu des dattiers ; ils croissent sur ses bords mêmes et ombragent ses flots ; le lit de la rivière, presque partout rocheux, est au niveau des plantations et sans berges ; il a 100 à 120 mètres de large, dont le quart est couvert par la nappe liquide, d’ordinaire divisée en plusieurs bras.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Explorateur et religieux français, né en 1858 à Strasbourg, mort à Tamanrasset (Algérie) en 1916. Fils d'une famille périgourdine, orphelin dès l'âge de 6 ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père. Après avoir étudié à Saint-Cyr, il servit quelque temps dans l'armée et combattit l'insurrection algérienne de Bou-Amama (1881). En 1882, il part en expédition au Maroc : il produit une œuvre scientifique importante qui lui vaut un prix de la Société Nationale de Géographie. Après avoir étudié les oasis du sud de l'Algérie, il se sentit attiré par une vocation religieuse et entra dans une Trappe (1890). Puis, il part pour la Syrie, mène une vie très humble en Palestine, et, après son ordination sacerdotale (1901), vit dans le Sud-Algérien, à Beni-Abbès. En 1905, il part vivre en plein cœur du Sahara, à Tamanrasset, dans le Hoggar. C'est là qu'il fut tué, en 1916, probablement parce qu'il était suspecté d'être un espion. Outre sa Reconnaissance au Maroc (1888), de Foucauld a laissé de nombreux documents scientifiques qu'a publiés l'université d'Alger et des Écrits spirituels.
Journal de route du voyage entrepris par Charles de Foucauld au Maroc en 1883-1884. En vue de recueillir les renseignements qui l'intéressaient sans éveiller les soupçons, le jeune explorateur s'était déguisé en rabbin.
Écrit dans un style d'une puissante sobriété, ce journal est une mine d'informations ethnologiques, géographiques, linguistiques et historiques.
Cette édition comporte trois textes qui ne figuraient pas dans l'édition de 1888 : Premières journées de voyage; Histoire de Mardochée Abi Serour; Relations avec les marabouts de Bou el Djad.
Plongez dans ce journal écrit dans un style puissant et sobre, et profitez d'une mine d'informations ethnologiques, géographiques, linguistiques et historiques relatives au Maroc du dix-neuvième siècle.
EXTRAIT
L’Ouad Tisint a en toute saison beaucoup d’eau ; cette eau est salée ; les habitants boivent de préférence celle qui provient de pluie, et qui se conserve en quelques creux de rochers des environs ; ils n’ont pas de citernes. La rivière renferme beaucoup de poissons ; on en pêche qui ont 40 centimètres de longueur. Ces poissons, cette onde abondante et amère donnent lieu à mille légendes : les gens du pays ne doutent pas que l’Ouad Tisint ne tire ses eaux de la mer. Leur opinion tient à une croyance répandue dans les campagnes du Maroc. Les fleuves, les ruisseaux, les sources qui coulent à la surface du globe, ont deux origines principales : les uns, d’eau douce, viennent des nuages du ciel, dont la substance s’emmagasine dans la terre ; les autres, salés, sont produits par l’onde marine, qui s’infiltre sous le sol. Il y a aussi des lits qui ne s’emplissent que durant les pluies : pour ceux-ci, point d’hésitation sur la cause qui les forme. Enfin on voit des cours d’eau d’une quatrième sorte, les plus mystérieux ; ils coulent l’année entière, qu’il pleuve ou non, sans qu’on leur connaisse de source : ils ne viennent ni de la terre, ni de la mer, ni du ciel, mais de Dieu seul. L’Ouad Tisint passe au milieu des dattiers ; ils croissent sur ses bords mêmes et ombragent ses flots ; le lit de la rivière, presque partout rocheux, est au niveau des plantations et sans berges ; il a 100 à 120 mètres de large, dont le quart est couvert par la nappe liquide, d’ordinaire divisée en plusieurs bras.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Explorateur et religieux français, né en 1858 à Strasbourg, mort à Tamanrasset (Algérie) en 1916. Fils d'une famille périgourdine, orphelin dès l'âge de 6 ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père. Après avoir étudié à Saint-Cyr, il servit quelque temps dans l'armée et combattit l'insurrection algérienne de Bou-Amama (1881). En 1882, il part en expédition au Maroc : il produit une œuvre scientifique importante qui lui vaut un prix de la Société Nationale de Géographie. Après avoir étudié les oasis du sud de l'Algérie, il se sentit attiré par une vocation religieuse et entra dans une Trappe (1890). Puis, il part pour la Syrie, mène une vie très humble en Palestine, et, après son ordination sacerdotale (1901), vit dans le Sud-Algérien, à Beni-Abbès. En 1905, il part vivre en plein cœur du Sahara, à Tamanrasset, dans le Hoggar. C'est là qu'il fut tué, en 1916, probablement parce qu'il était suspecté d'être un espion. Outre sa Reconnaissance au Maroc (1888), de Foucauld a laissé de nombreux documents scientifiques qu'a publiés l'université d'Alger et des Écrits spirituels.