Le récit épistolaire d'Un martyre dans une maison de fous (1863) rend compte du placement indu d'un certain Karl-des-Monts, pseudonyme d'Ernest de Garay. Celui-ci se dit « homme du monde », « avocat à la Cour de Paris », et déclare avoir été interné de force en raison de ses convictions religieuses et non de critères médico-sociaux : « [...] l'administration m'avait fait précipiter dans une maison de fous pour avoir accompli un pèlerinage en faveur du Souverain Pontife ». Vingt-quatre lettres couvrent la période de son second internement, dans les années 1860, sous Napoléon III, suivi de son évasion de l'asile. Depuis 1838, la loi française protège les « fous » : elle leur réserve un traitement spécifique dans un lieu de soins adapté. Interné à Pau, Karl-des-Monts côtoie un petit peuple de la maison d'aliénés. Il souffre de la promiscuité et ne trouve pas « dans toutes ces brutes qui [l]'entourent, un seul écho sympathique ». Sans véritable interlocuteur sur place, il se tourne vers l'écriture pour garder contact avec le monde extérieur : « [...] je me suis en secret procuré du papier, des plumes et de l'encre, et j'ai recommencé d'écrire de plus belle. Est-ce bon ? est-ce mauvais ce que je fais ? Je n'en sais rien : mais cela a du moins l'immense avantage de m'enlever momentanément à moi-même. » Texte jamais republié depuis. Edition établie et postfacée par Jérôme Solal.
Dieser Download kann aus rechtlichen Gründen nur mit Rechnungsadresse in A, B, BG, CY, CZ, D, DK, EW, E, FIN, F, GR, HR, H, IRL, I, LT, L, LR, M, NL, PL, P, R, S, SLO, SK ausgeliefert werden.