Bove Emmanuel – Un Soir chez Blutel : Maxime Corton arrive à la gare de l’Est à Paris, de retour de Vienne où il a habité quelque temps. Il espère vivre en paix à Paris. Il prend une chambre très modeste. Il rencontre Madeleine, une prostituée. Après quelque hésitation, il décide de rendre visite à son ancien ami Blutel, qu’il n’a plus revu depuis la fin de la guerre. Lorsqu’ils se trouvent l’un en face de l’autre, ils ne savent pas quoi se dire. Blutel a invité d’autres personnes, qui arrivent au fil de la soirée. C’est une réunion de petits bourgeois, de gens figés dans leur comportement, acceptant leur destin sans rancune ni révolte. La grande guerre plane sur tous ces destins, et sur ce que ses personnages auraient pu devenir sans elle. Bove cisèle leurs portraits, sans prendre parti, ni juger.
On pressent que Maxime restera en dehors de cette société dans laquelle il ne peut plus se reconnaître. Mais il est tard. Maxime a « la faculté, la nuit, de ne pas souffrir. On verra demain. Pour le moment, au milieu de la nuit, tout est bien. Puisque, jusqu’au matin, aucun regret, aucune crainte ne le hanterait, pourquoi souffrirait-il ? ».
Paru en 1927, Un soir chez Blutel est le troisième d’Emmanuel Bove, après « Armand » et « Bécon-les-Bruyères ». En 1928, Bove expliquait sa démarche littéraire ainsi : « Un roman ne doit pas être une chose achevée en soi : c’est-à-dire qu’on ne devrait pas pouvoir isoler un roman de l’œuvre de son auteur, pas plus qu’on ne peut détacher un beau vers d’un poème. Cela ne doit pas donner l’impression d’un ouvrage fini en lui-même, mais faire partie d’un tout. Balzac et Proust ont réussi à produire cette impression en faisant circuler les mêmes personnages dans toute leur œuvre. Ne pourrait-on y arriver sans que les mêmes personnages reviennent, afin d’éviter de se limiter, ou en ne les faisant revenir que par accident ? C’est ce que je voudrais faire, si je réussis à écrire les livres que je désire ». ( Candide, 9 février 1928).
Écrivain prolixe, révélé par Colette, Emmanuel Bove a connu le succès de son vivant, avant de tomber dans l’oubli, et d’être redécouvert par Peter Handke dans les années 1980. Il est né en 1898 à Paris, mais a fait une partie de ses études au Collège Calvin à Genève, puis a vécu à Vienne et à nouveau à Paris, où il est mort en 1945.
On pressent que Maxime restera en dehors de cette société dans laquelle il ne peut plus se reconnaître. Mais il est tard. Maxime a « la faculté, la nuit, de ne pas souffrir. On verra demain. Pour le moment, au milieu de la nuit, tout est bien. Puisque, jusqu’au matin, aucun regret, aucune crainte ne le hanterait, pourquoi souffrirait-il ? ».
Paru en 1927, Un soir chez Blutel est le troisième d’Emmanuel Bove, après « Armand » et « Bécon-les-Bruyères ». En 1928, Bove expliquait sa démarche littéraire ainsi : « Un roman ne doit pas être une chose achevée en soi : c’est-à-dire qu’on ne devrait pas pouvoir isoler un roman de l’œuvre de son auteur, pas plus qu’on ne peut détacher un beau vers d’un poème. Cela ne doit pas donner l’impression d’un ouvrage fini en lui-même, mais faire partie d’un tout. Balzac et Proust ont réussi à produire cette impression en faisant circuler les mêmes personnages dans toute leur œuvre. Ne pourrait-on y arriver sans que les mêmes personnages reviennent, afin d’éviter de se limiter, ou en ne les faisant revenir que par accident ? C’est ce que je voudrais faire, si je réussis à écrire les livres que je désire ». ( Candide, 9 février 1928).
Écrivain prolixe, révélé par Colette, Emmanuel Bove a connu le succès de son vivant, avant de tomber dans l’oubli, et d’être redécouvert par Peter Handke dans les années 1980. Il est né en 1898 à Paris, mais a fait une partie de ses études au Collège Calvin à Genève, puis a vécu à Vienne et à nouveau à Paris, où il est mort en 1945.