Certaines personnes surexposées médiatiquement voient leur corps leur échapper. Le corps de Mario Balotelli ne lui appartient plus, il est désormais - et déjà depuis quelques années - à la communauté des lecteurs de la presse sportive ou de la presse à sensation, et à celle, aussi, des téléspectateurs qui attendent de nouveaux exploits sportifs, ou de nouvelles incartades, ou de nouvelles grossièretés. Son corps ne lui appartient plus, la communauté s'en est emparé. Ce n'est pas le moindre des paradoxes - puisqu'ils n'en veulent pas -, et ce n'est pas un petit drame, mais peut-être un déchirement profond.