Gérard Labrunie dit Gérard de Nerval, est né le 22 mai 1808, à Paris. Il décida d'y terminer volontairement ses jours et on le retrouva pendu, rue de la Vieille Lanterne, à l'aube du 26 janvier 1855. L'existence entière de Nerval fut dominée par l'obsession d'une autre vie dont seuls les rêves nous rendent compte. Aurélia est l'adorable créature surgie de ce monde invisible. Comme il l'a dit à Alexandre Dumas, Nerval était doué de la faculté de s'identifier à des personnages réels ou légendaires. Et les souvenirs qu'il nous raconte, nous ne saurons jamais s'ils ont été vécus ou inventés ; mystère profitable à la poésie. Ces Petits Châteaux de Bohême, pourtant, que Nerval habita, furent bien réels : il y passa le temps d'une jeunesse éprise de fantaisie et d'espoirs incertains. " Veuf, ténébreux, inconsolé ", il se décrit ainsi à nous dans son poème El Desdichado. C'est qu'il ne connaissait d'amour, de lumière et de joie que dans cet Au-Delà où vivent les Cydalises. Tous les êtres et les objets de l'existence demeuraient, en revanche, marqués de ce Point noir qui les dérobaient à son plaisir. Pour Nerval, heureusement, le temps parfois s'abolissait et il pouvait devenir contemporain de belles époques passées qu'il n'avait point connues (Fantaisie). Et la mort lui fut douce qui lui apparaissait sous le visage d'Artémis. Cet esprit ésotérique qui cherchait inlassablement au plus obscur de la vie la part d'éternité, ne quitta pourtant pas ce monde en triomphateur. " Pourquoi suis-je venu ? " s'exclame-t-il dans son Epitaphe. Il est venu parmi nous pour nous faire don des plus charmants fantômes et de parfums jamais sentis ; pour nous rendre les choses plus intimes (" Tout est sensible. " s'écrie-t-il dans les Vers Dorés) ; pour donner à l'énigme qui nous angoisse le visage d'une joconde dansant dans la brume et pour éclairer notre passage ici-bas aux feux d'une musicale alchimie. PS. Enregistrement original. Liste des poèmes : Les filles du feu ; Le rêve est une seconde vie… ; Petits châteaux de Bohême ; El Desdichado ; Les Cydalises ; Le Point Noir ; Chœur des Gnomes ; Artémis ; Fantaisie ; Epitaphe ; Vers Dorés. Né en 1432 et mort à une date incertaine, après 1463, François Villon est le poète du Moyen Age finissant. Tout en continuant à se servir des formes poétiques traditionnelles, il inaugure une novuelle attitude en poésie, inspirée à la fois par un esprit populaire et par le malheur et l'ironie d'une conscience individuelle. Dans le Lais et le Testament, Villon nous fait ainsi une confidence intime et réaliste ; il nous parle de lui et chante sa propre destinée, comme aucun poète ne l'avait encore fait ; il donne aux gens du menu peuple le prestige des héros d'une Chanson de Geste. Et la grand ville, sous sa plume, devient un Olympe, où les muses sont des filles de rue (Ballade des Dames de Paris). Mais ce poète est aussi un rêveur, qui agrémente des méditations sur la mort du souvenir de ces Dames du Temps Jadis, mi-réelles, mi-légendraires, qui sont la Nostalgie même. Quand cette agréable musique s'interrompt, Villon nous parle alors de la Mort sur ce mode tragique et familier, dont seul il a eu le secret et ce sont les plaintes infiniment bouleversantes de la Ballade des pendus, de ces pendus que nous sommes tous au gibet du temps. Villon, poète blanc et noir, a ainsi tissé de sarcasme, de désespoir et de tendresse, une tapisserie inimitable, où le Peuple devient une vivante mythologie. Mais, Villon c'est aussi une voix secrète et solitaire, qui chante son propre malheur, une voix moderne dont le prestige est celui de l'éternelle poésie. PS. Enregistrement original.
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