« A l'encontre de l'idée reçue, l'éloquence n'est pas faite d'effets de manches. C'était peut-être vrai il y a un siècle ou même un demi-siècle mais cela a totalement changé aujourd'hui. J'ai eu la chance d'entendre de grandes plaidoiries, des plaidoiries que je qualifierais de "monumentales", énoncées d'un ton simple, sans formules "magiques", sans accents tonitruants, sans références littéraires, mais prononcées avec une foi et une ferveur contenues.
Je n'hésite pas à dire, au terme de ma carrière, que les plus belles plaidoiries que j'aie entendues furent les plus simples et, presque toujours, les plus efficaces.
J'espère avoir l'occasion de revenir sur cet aspect des choses ; je suis convaincu, en effet, que la plupart d'entre vous se font une fausse idée de la manière dont est exercée la profession. Une idée que je n'hésite pas à qualifier de caricaturale.
Bien sûr, il existe des avocats malhonnêtes, des avocats qui plaident mal. Il existe aussi des médecins malhabiles, des notaires véreux, etc., mais je me refuse à croire qu'ils représentent la majorité de leur profession.
Le plus grand plaisir que vous puissiez me faire après la lecture de ces lignes est de vous rendre un jour dans un Palais de justice. Je crois que la plupart d'entre vous (sauf ceux qui y sont contraints ... mais je ne pense pas non plus que ce soit la majorité) n'ont jamais mis les pieds dans une salle d'audience. » E.V.
Voilà comment un des plus grands -surtout un des plus respectés- avocats aux Assises de Bruxelles nous prend par la main pour nous faire partager les souvenirs de ses affaires criminelles les plus marquantes.
On ne peut s'empêcher d'être ému, parfois révolté, souvent bouleversé, à l'exposé de ces cas extrêmes. On en sort conscient qu'il faut à ces "défenseurs des causes perdues" une dose de courage et d'abnégation pour ne pas être ébranlés dans leur foi en l'humanité. On se rend compte aussi combien ces humanistes sont les garants de l'éthique, de nos valeurs, à commencer par celle de la démocratie.
« En ce qui nous concerne, écrit Jean Terlinden (président émérite à la cour d'appel de Bruxelles) dans son avant-propos, nous avons conclu de nos carrières respectives la certitude qu'une justice sans avocat ne serait qu'une caricature permettant toutes les injustices et toutes les barbaries. Le terme "justice" s'appliquant aussi bien à toute la procédure préalable au jugement, qu'au jugement lui-même. »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric Vergauwen, né à Ostende le 5 avril 1936, obtient trois licences en droit à Louvain et étudie la criminologie et les sciences économiques appliquées. Avocat depuis 1959, il s'est spécialisé en droit pénal. Outre ses nombreux voyages à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Israël, aux États-Unis et au Burundi, il séjourne aussi au Zaïre en juin 1982 pour défendre les membres de l'UDPS. Il nous fait partager ici ses expériences de grand avocat pénaliste.
Je n'hésite pas à dire, au terme de ma carrière, que les plus belles plaidoiries que j'aie entendues furent les plus simples et, presque toujours, les plus efficaces.
J'espère avoir l'occasion de revenir sur cet aspect des choses ; je suis convaincu, en effet, que la plupart d'entre vous se font une fausse idée de la manière dont est exercée la profession. Une idée que je n'hésite pas à qualifier de caricaturale.
Bien sûr, il existe des avocats malhonnêtes, des avocats qui plaident mal. Il existe aussi des médecins malhabiles, des notaires véreux, etc., mais je me refuse à croire qu'ils représentent la majorité de leur profession.
Le plus grand plaisir que vous puissiez me faire après la lecture de ces lignes est de vous rendre un jour dans un Palais de justice. Je crois que la plupart d'entre vous (sauf ceux qui y sont contraints ... mais je ne pense pas non plus que ce soit la majorité) n'ont jamais mis les pieds dans une salle d'audience. » E.V.
Voilà comment un des plus grands -surtout un des plus respectés- avocats aux Assises de Bruxelles nous prend par la main pour nous faire partager les souvenirs de ses affaires criminelles les plus marquantes.
On ne peut s'empêcher d'être ému, parfois révolté, souvent bouleversé, à l'exposé de ces cas extrêmes. On en sort conscient qu'il faut à ces "défenseurs des causes perdues" une dose de courage et d'abnégation pour ne pas être ébranlés dans leur foi en l'humanité. On se rend compte aussi combien ces humanistes sont les garants de l'éthique, de nos valeurs, à commencer par celle de la démocratie.
« En ce qui nous concerne, écrit Jean Terlinden (président émérite à la cour d'appel de Bruxelles) dans son avant-propos, nous avons conclu de nos carrières respectives la certitude qu'une justice sans avocat ne serait qu'une caricature permettant toutes les injustices et toutes les barbaries. Le terme "justice" s'appliquant aussi bien à toute la procédure préalable au jugement, qu'au jugement lui-même. »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Éric Vergauwen, né à Ostende le 5 avril 1936, obtient trois licences en droit à Louvain et étudie la criminologie et les sciences économiques appliquées. Avocat depuis 1959, il s'est spécialisé en droit pénal. Outre ses nombreux voyages à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie, en Israël, aux États-Unis et au Burundi, il séjourne aussi au Zaïre en juin 1982 pour défendre les membres de l'UDPS. Il nous fait partager ici ses expériences de grand avocat pénaliste.
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