La période étudiée, domaine encore peu exploré jusque-là, s'étend sur les premières décennies du XVIIIe siècle. Elle est caractérisée par diverses ruptures, philosophique, stylistique, esthétique, avec le siècle précédent. La conjoncture allemande spécifique, marquée par la perception d'une infériorité dans le cadre européen, est à l'origine d'un vaste phénomène d'accueil de théories théâtrales françaises. La réception, ou passage d'un espace culturel à un autre, apparaît comme la réponse à une attente. Le modèle préconisé par Gottsched, sur lequel est centrée l'étude, est la France, gardienne du legs antique, exemple réussi d'une culture nationale, idéal de théorie théâtrale reposant sur un ensemble de normes. La méthode observée consiste en une lecture de textes théoriques français et allemands à la lumière d'axes de réflexion: légitimation du théâtre dans la société, option en faveur d'une dramaturgie normative, laïcisation de l'esthétique, réflexion sur le style et la langue,doctrine des genres. L'étude tente de déceler la cohérence des apports français que Gottsched intègre dans l'édification de son programme national.
"... C. Julliard [erstellt] ein ebenso umfassendes wie stimmiges Bild der zwiespältigen bis beklagenswerten Literaturszenerie in Deutschland zur Zeit der 'Frühaufklärung' und begründet dadurch schlüssig die notwendigen Reformen auf der Grundlage der franz. Regelpoetik. Sorgsam fächert sie die verschiedenen dortigen Positionen von Boileau bis Voltaire in allen Verästelungen auf, wobei besonders die Beiträge des Jesuitenpaters Bouhours und des Abbé d'Aubignac erstmals in ihrer Bedeutung für den Rezeptionsprozeß gewürdigt werden. Wer sich in Zukunft mit der Ästhetik der dt. 'Frühaufklärung' befaßt, wird um die Ergebnisse dieser Arbeit nicht herumkommen." (Theo Buck, Germanistik)