À partir de la chute de Néron, au printemps 68, l'Empire romain va vaciller pour la première fois au point que nul ne sache plus vers quelle autorité légitime se tourner. S'ensuit donc une guerre civile, qui ne s'éteindra qu'à l'aube de l'an 71, avec le triomphe flavien. Ces troubles concernent épisodiquement plusieurs régions de l'Empire, mais deux sont constamment sous les feux de la rampe : l'Italie, évidemment, mais également les Gaules. Différents candidats à la pourpre comptent sur ces provinces dynamiques et les districts militaires attenants, les peuples germaniques indépendants guettent une occasion de franchir le Rhin et, surtout, les Gaules façonnent des revendications politiques propres. Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas moins de Rome mais plus de Rome qu'elles exigent. Ce modèle idéal que Rome a soigneusement mis en avant depuis la conquête et qui ne vient pas assez vite. Cet ordre romain qu'on leur a promis et que Rome elle-même bafoue pour se livrer aux affres d'un conflit fratricide. Étudiants en Histoire, patentés ou autodidactes, trouveront dans ces lignes un récit des faits établis et une mise en perspective permanente de la recherche sur la question.