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L'Arabie est encore un pays bien peu connu du grand public. L'intervention si opportune du Grand Chérif de la Mekke Hosséin ben Ali en juin 1916 en faveur des Alliés, alors en assez médiocre situation, l'intronisation de deux de ses fils, l'émir Faïçal à Baghdad comme Roi de l'Irak, l'émir Abdallah à Amman comme souverain de la Transjordanie avaient un moment attiré l'attention. Mais on a eu depuis en Europe bien d'autres soucis. Et voilà que la formation du royaume de l'Arabie Saoudia, sous la règle religieuse des Ouahabia, et la main tantôt souple, tantôt de fer du roi Ibn Saoud a remis l'Arabie dans la zone des actualités ; d'autant plus qu'il y a eu heurt entre le nouveau royaume et l'antique état millénaire du Yémen, cette Éthiopie d'Asie (Hérodote), où règne le vieil imam Yahia, chef religieux des Musulmans zéidites. C'est pourquoi le livre de M. Anton Zischka arrive à son heure : c'est la relation d'un grand voyageur, un explorateur de la terre, qui sait voir d'un regard exercé. Il a été observer le nouvel État par la mer Rouge et le golfe Persique, sur ses deux faces, notant, comparant. Et au retour, il nous donne un livre vivant, plein des échos de l'effort dont il a été le témoin averti.