«Le livre d'Anastassia Tsoukala repose sur l'acuité de son regard et la logique de son raisonnement qui, implacablement, fait tomber les faux-semblants des discours publics des vingt dernières années. Elle en montre dans une première partie les processus sémantiques et rhétoriques qui font la novlangue du contre-terrorisme global. Prendre des mesures liberticides est justifié au nom de la responsabilité d'un état démocratique qui se doit de protéger et de prévoir. Nous ne sommes plus dans un dilemme sécurité-liberté mais dans un univers où l'exécutif se donne le droit de dire le droit, le juste et le nécessaire. La seconde partie prend le temps de décrire en détail sur plusieurs chapitres le cas de la Grèce en appliquant les mêmes methods d'analyse de discours pour les discours de revendication et les communiqués du gouvernement. Son analyse des représentations médiatiques comme tiers actifs construisant la relation terroriste est saisissante et ceci porte d'autant plus que le retour réflexif sur le statut propre du chercheur est toujours présent. Tous les acteurs de cette relation sont disséqués et leurs non-dits analysés. Un livre où chacun, spécialiste ou curieux, trouvera des pages lumineuses, changeant sans aucun doute son point de vue sur la question du terrorisme. (Didier Bigo, Professeur de Sociologie Politique de l'International à Sciences Po Paris)»