Parce que pour connaître les peuples, il faut d’abord les comprendre« La Tunisie, moi j’y vais » clamait, au lendemain du tragique attentat au musée du Bardo, une campagne de publicité. Bien vu. Car malgré l’horreur terroriste, les Tunisiens vous attendent. Destination prisée s’il en est, leur pays mérite à tout point de vue le détour. Carthage et ses merveilles archéologiques romaines, les rivages de la Méditerranée, la douceur de Djerba, les étendues désertiques, les forêts côtières... Et surtout, un peuple résolu à se moderniser, amoureux de la culture occidentale, française en particulier.La Tunisie est ici racontée par les siens, intellectuels, émigrés, responsables politiques. Un récit pour dire le destin d’un pays fracturé, qu’une majorité de sa population s’emploie tant bien que mal à cicatriser. Pour lui redonner le charme et les vives couleurs d’antan.Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. Écrit dans le chaudron consécutif au printemps arabe, il raconte les tourments d’une nation audacieuse, résolue à montrer au monde son meilleur visage. La Tunisie est un pays de passion. Laissez-vous reconquérir.Un grand récit suivi d’entretiens avec Lofti Aïssa, Souhayr Belhassen et Mustapha Ben Jaafar.Un voyage historique, culturel et politique afin de mieux connaître les passions tunisiennes. Et donc mieux les comprendre.EXTRAITTout débute forcément par elle. Elle est le point de départ de toutes les déambulations, le carrefour obligatoire des rencontres et le terrain favori des manifestants pour dégoupiller leur colère. L’avenue Bourguiba troue Tunis d’est en ouest, de l’Horloge chapeautée d’or à la statue d’Ibn Kaldoun (1332–1406). À cette extrémité, l’ambassade de France et la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul se font face par-dessus l’épaule du précurseur de la sociologie moderne, un démiurge au panthéon intellectuel de la Tunisie. À l’autre, en amont de l’avenue, trône, massivement gris, le ministère de l’Intérieur, aux sous-sols de sinistre réputation sous l’empire oppressif de Ben Ali.A PROPOS DE L’AUTEURAncienne responsable de la rubrique internationale du journal Le Temps (Genève), Angélique Mounier-Kuhn a couvert avec passion la révolution tunisienne.