La difficulté à laquelle on se confronte aujourd'hui en parlant de la Roumanie est celle de voir au-delà du cliché. Il existe, en effet, plusieurs Roumanies, définies, chacune, par une série d'images qui captent l' il du spectateur comme un kaléidoscope: il y a d'abord la Roumanie pauvre des orphelins et des chiens errants, en suite celle des médailles d'or internationales, puis le pays lointain des monastères et des légendes... Dans chaque version, les femmes roumaines montrent un visage différent: joyeux ou triste, vainqueur ou écrasé, audacieux ou soumis. A chaque fois, on a du mal à saisir la pièce manquante du puzzle qui est leur image réelle. Et on se demande à juste titre: que reste-t-il encore des femmes roumaines aujourd'hui? Que peut-on espérer à retrouver après tant d'années d'obscurité, un demi-siècle de calvaire communiste et une transition vers le capitalisme qui semble empirer leur condition ? De quelles cendres pourront-elles renaître demain? Un regard chercheur doit percer au-delà de leur image contemporaine et puiser là où les eaux de la mémoire gardent encore le souvenir de leur passage à travers l'histoire d'un peuple millénaire.