Se limiter à décrire le processus déclenché le 17/12/2010 en termes de "révolte", "révolution" ou "soulèvement", c'est adhérer à l'illusion idéologique et s'empêcher de voir les logiques sous-jacentes à un malaise social et sociétal profond. En revanche, relater de manière spontanée des faits d'ampleur cataclysmique, cela ne peut que verser dans la facilité dénuée de tout fondement problématique. Contre cela et contre la torpeur paradigmatique, nous nous proposons de traiter de ce qui s'est passé en tant qu'expression d'un ras-le-bol social et politique. Nous essayerons de situer les différents aspects des mécontentements, à savoir, les faits individuels et collectifs; le subit et l'irréversible, les gestes et les symboles dans une logique d'adéquation entre les faits et les rapports de forces. Rendre intelligible ce qui semble relever de l'ordre du spontané ou de la conspiration, c'est mettre en valeur les liens forts entre le discours, voire les mots et les positions sociales des indignés en effervescence, entre le langage et les forces qui l'autorisent. Ce texte est le produit d'un exercice de terrain plein de risques et de mines.
Hinweis: Dieser Artikel kann nur an eine deutsche Lieferadresse ausgeliefert werden.
Hinweis: Dieser Artikel kann nur an eine deutsche Lieferadresse ausgeliefert werden.