L espèce sacrée détruit les espaces sacrés et la lumière des villes s étale sur la surface du globe. La cosmographie contemporaine n est plus géo-, hélio- ou théo-centrée: l homme et la ville sont désormais l axis mundi autour duquel le monde gravite. Mais le phénomène urbain est le berceau d un humanisme radical qui marque même les tenants du développement durable. Bien que notre dépendance des ressources naturelles n ait jamais été aussi manifeste, cet humanisme radical récuse paradoxalement la parenté de l homme et de la nature. Qu en est-il alors de notre condition d hommes urbanisés? Sommes-nous devenus des hommes sans position? L oubli de la poésie de l habiter et l éloignement de la nature nous ont-t-il plongés dans un malaise caractéristique de la vie dans les milieux urbanisés? Le défi de concevoir un gai savoir habiter attend les citadins de la planète Terre.