Qu'il soit la graine d'une envie, d'une idéalisation d'un ailleurs, ou le fruit d'une contrainte, d'une menace, d'une violence, l'exil nécessite un travail de reconstruction subjective permettant de retrouver sur les routes de son voyage, le chemin du premier exil, celui qui fut structurant, constitutif à la fois du sujet et du lien social. Dans la réalité migratoire d'un sujet demandeur d'asile se réactualise la perte originaire. Eloigné de ses repères symboliques, de ses ancrages narcissiques, le sujet foule le sol d'un pays nouveau, "étranger" qui n'est plus soutenu par du familier. Ce travail tend à soulever la question du rapport à la différence et à l'étranger rappelant que les Hommes sont tous semblables, et ce, quelles que soient les différences que certains tentent inlassablement à leur trouver. Que ce soit l'exilé ou l'autochtone, la principale difficulté de l'Homme est de consentir à son manque à être. Chacun est en quête perpétuelle d'un miroir pour s'identifier, se reconnaître ou mieux s'aimer.