Le 9 mai 1950, Robert Schuman déclarait : « L'Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation d'une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain. ». Conçue au départ comme une parenthèse dans l'histoire des relations internationales, cette coopération a perdurée. Elle a parfois été mal utilisée comme une rente permettant de différer l'adoption de réformes essentielles. Elle a été heureusement aussi bien utilisée pour faciliter le développement des pays ACP et du Gabon en particulier. Cette coopération a-t-elle réellement changé par rapport à la période coloniale dans la mesure où elle a structuré pour longtemps leurs économies et la nature de leurs liens ? Ces relations sont-elles aujourd'hui réellement différentes du cadre dans lequel elles s'inscrivent malgré tout, celui des rapports Nord-Sud ? S'achemine-t-on vraiment vers un type de liens ayant substitué à une assistance porteuse de dépendance un Partenariat porteur de solidarité ? L'examen de la coopération entre l'Union européenne et le Gabon du Traité d'Association aux Conventions de Lomé (1957-2000) permet d'apporter quelques éléments de réponse à ces questions.