Amegbetoa de Sam Obianim, L'anté-peuple de Sony Labou Tansi, L'honneur perdu de Katharina Blum de Heinrich Böll et Le Procès de Franz Kafka dévoilent au lecteur diverses stratégies de fictionnalisation de la calomnie. Chaque roman s'inspire de la définition de la calomnie pour concevoir et illustrer cette notion de la calomnie à travers le récit et les personnages.Les stratégies auxquelles font recourent les oeuvres représentent au fait des segments poétiques et esthétiques qui donnent forme à une calomnie romanesque. Cette esthétique de la repartie se traduit surtout par des représailles car les protagonistes loin d'occuper une quelconque position de dominateurs passent pour des victimes de la calomnie d'un système bien organisé et apparemment puissant. Nous retrouvons toutefois la force d'une parole calomniatrice et la puissance d'un texte calomniateur à travers les deux formes de littérature. Cette illustration de la calomnie, à la fois par la parole et par l'écriture, trahit en quelque sorte le caractère transculturel de la littérature.