L'analyse de C'est le soleil qui m'a brûlée de Calixthe Beyala et La Répudiation de Rachid Boudjedra a été conduite selon une étude comparée. La dimension esthétique de l'écriture de ces romans permet d'adopter une approche narrato-sémiologique, en vue de dévoiler la façon dont sont représentées les conditions dans lesquelles vit la femme en Afrique noire et au Maghreb. Les textes fonctionnent comme un vaste chantier de construction romanesque. Celui-ci présuppose une matière langagière et des techniques narratives adéquates en vue de faire exister la figure féminine et de lui accorder le droit d'expression. En fonction de conditions culturelles, politiques et sociales, chaque écrivain délègue un personnage afin de transmettre un message, et partant, de prouver le bien-fondé de sa parole. La lecture plurielle et pluridimensionnelle met au jour une forte volonté de dire ce qui jusque là restait l'indicible. Elle permet de faire remonter en surface le désir longtemps réprimé d'une parole féminine recouverte d'interdits et de voile de tabous.