Parler n'est pas facile. Parler de Dieu est encore plus difficile parce qu'invisible et insaisissable. Comme le dit si bien Wittgenstein: "von Gott zu schweigen". Cependant, la difficulté n'a pas empêché et n'empêche pas encore aujourd'hui la tentative de le faire. L'histoire de la philosophie peut être prise à témoin. De Platon à Michel-Henri, la demande sur Dieu reste toujours insatisfaite et ouverte. Depuis l'idole et la distance, Jean-Luc Marion tente de repenser autrement la question de Dieu alliant foi et raison, et d'ouvrir une voie d'approche nouvelle. Car selon ses propres dires: "Une raison qui ne penserait pas à l'infini, non seulement à lui, mais conformément à ses exigences manquerait à elle-même. Pas de rationalité sans passage à l'infini" Que dit-il de nouveau sur Dieu ? Et pourquoi ? Si, selon son expression: "depuis presque toujours, l'infini, sous le visage de l'incompréhensible, demeure bien auprès de nous selon la constitution de notre expérience finie de l'infini, depuis deux mille ans, par surcroît, ce même infini a ''planté sa tente parmi nous'' et y ''est devenu chair''" en quoi et comment cet infini fait chair révèle-t-il et dit-il Dieu ?