Tout comme la population générale, la population carcérale vieillit. Ce vieillissement s accompagne d une augmentation du nombre de pathologies tumorales solides ou hématologiques traitées fréquemment par des protocoles de chimiothérapie au stade d essai clinique. Mais, en pratique courante, il n est jamais proposé à un patient privé de liberté de participer à un essai clinique. Les patients détenus sont ainsi exclus de principe de tout protocole d essai, alors qu aucune loi ne l interdit. Au contraire, la législation européenne encourage l équivalence des soins entre un patient privé de liberté et la population générale. Pourtant la communauté médicale semble l ignorer et l absence de référence bibliographique dans la littérature médicale sur le sujet prouve qu elle ne s y est jamais véritablement intéressée. Ce travail a donc pour but de démontrer que les patients incarcérés peuvent tout à fait être inclus, si nécessaire et sous certaines conditions simples, dans un protocole d essai.