Les usagers de drogues par injection (UDI) présentent des taux de morbidité et de mortalité élevés, en plus d'une importante précarité psychosociale. Pourtant, leur utilisation des services en place est sous-optimale. Dans ce projet de recherche, nous avons dressé un portrait de cette population, des services et de la pertinence d'un service d'injection supervisée (SIS) en Montérégie. À l'aube de l'implantation possible d'un SIS à Montréal, ce projet explorait l'impact d'une telle mesure dans une région de grande superficie comportant des zones autant rurales qu'urbaines. Un devis transversal combinant une approche quantitative et qualitative a été utilisé. Les résultats indiquent que bien que similaire aux populations UDI montréalaise et du Québec, celle de la Montérégie s'en distingue par le fait qu'elle s'injecte moins souvent dans des lieux publics, qu'elle soit sans domicile fixe à moindre proportion et par ses taux inférieurs d'infection au VIH et à l'hépatite C. Par ailleurs, les participants interrogés ont noté une appréciation sous-optimale, ainsi que plusieurs obstacles à l'accessibilité et à la continuité de l'offre de services dédiés aux UDI en Montérégie.