Masoala: le plus grand Parc National de Madagascar. Derrière l'attitude de grande méfiance du paysan malgache aux regards du caméléon (qui peut paraître irrationnelle et superstitieuse aux yeux des scientifiques) se dessine par contre un dialogue entre l'Homme et les forces de la Nature. En suivant ce fil d'Ariane il est possible de se rapprocher à la philosophie de vie malgache dans ce qui a de plus complexe et subtil: la compréhension des mécanismes sociaux et des forces mystérieuses qui sont impliqués dans chaque interrelation entre les êtres vivants. De la conséquence d'une action sur des équilibres dynamiques et délicats. Une compréhension des mécaniques naturelles qui sonne résolument "écologique". Ainsi, la culture itinérante sur brûlis, qui est un des plus grands dangers pour les écosystèmes malgaches, ne peut être réellement comprise qu'en tenant compte de ce vaste système d'échange entre les vivants et les morts, l'homme et la nature, l'homme et le divin. Une gouvernance de la biodiversité à Madagascar n'est possible que dans le respect et la compréhension de la sagesse et des savoirs-faires propres aux peuples autochtones.