L’accident. L’obscurité. Le déni. Et puis on réapprend à vivre…
Victime d’un accident de voiture, Sébastien de Châtenois devient aveugle à l’âge de dix-sept ans et il lui faut réapprendre à vivre. Attiré par les arts et la poésie, il est un personnage pour lequel on éprouve de l’empathie. Sa vie sentimentale va aussi connaître de grands bouleversements car son cœur est partagé entre deux amours.
Il se dévoile à nous dans ce récit rédigé à la première personne et nous révèle ses pensées les plus intimes : « Je découvre avec Anna le sens du plaisir, la plus jolie des morales, si l’on admet que l’amour de la vie est la seule des valeurs. »
Un roman délicat qui raconte avec justesse et poésie l’apprentissage d’une nouvelle façon de vivre
EXTRAIT
La canne oscillait le long des pavés inégaux.
La matinée très douce laissait présager une balade agréable : à l’air frais se mêlaient ces bouffées de chaleur venant caresser par instants mon visage. La Provence semait les oliviers dans la campagne odorante. Ce paysage aux alentours d’Arles respire la vie.
Je pris à gauche dans la forêt, m’engageant dans un sentier où même une carriole ne se fût hasardée et marchai vers l’étang, puis je m’assis non loin de grands aulnes dont les ébats des bergeronnettes troublent parfois la quiétude.
Le dimanche est une journée particulière, meublée de longs moments de solitude. Ma femme, Anna, accompagnée de notre fils, se rend à Nîmes auprès de sa mère, afin de raviver les bonheurs d’antan, évoquer les souvenirs de l’époux disparu et dispenser quelques tendresses. Je les laisse, conscient de préserver une intimité où je n’ai guère ma place.
Ainsi, je viens souvent au bord de l’eau avec l’un de mes ouvrages en braille. Je relisais aujourd’hui Le temps déborde, le recueil d’Eluard publié peu après la disparition de sa chère Nusch, où il mit en exergue : « Derniers reflets de mes amours, qui ont tout fait pour dissiper la nuit qui m’envahit ».
A PROPOS DE L’AUTEUR
Frédéric Tournoux, professeur de lettres, signe ici son troisième roman, après Mademoiselle Rachel (2012), son livre consacré à la grande tragédienne du XIXe siècle, et L’Aiglon (2014). Il rencontre dans les années quatre-vingt le poète Philippe Soupault qui l’encourage à écrire. De 2002 à 2005, il anime un atelier d’écriture pour les détenus de la maison d’arrêt de La Santé à Paris.
Victime d’un accident de voiture, Sébastien de Châtenois devient aveugle à l’âge de dix-sept ans et il lui faut réapprendre à vivre. Attiré par les arts et la poésie, il est un personnage pour lequel on éprouve de l’empathie. Sa vie sentimentale va aussi connaître de grands bouleversements car son cœur est partagé entre deux amours.
Il se dévoile à nous dans ce récit rédigé à la première personne et nous révèle ses pensées les plus intimes : « Je découvre avec Anna le sens du plaisir, la plus jolie des morales, si l’on admet que l’amour de la vie est la seule des valeurs. »
Un roman délicat qui raconte avec justesse et poésie l’apprentissage d’une nouvelle façon de vivre
EXTRAIT
La canne oscillait le long des pavés inégaux.
La matinée très douce laissait présager une balade agréable : à l’air frais se mêlaient ces bouffées de chaleur venant caresser par instants mon visage. La Provence semait les oliviers dans la campagne odorante. Ce paysage aux alentours d’Arles respire la vie.
Je pris à gauche dans la forêt, m’engageant dans un sentier où même une carriole ne se fût hasardée et marchai vers l’étang, puis je m’assis non loin de grands aulnes dont les ébats des bergeronnettes troublent parfois la quiétude.
Le dimanche est une journée particulière, meublée de longs moments de solitude. Ma femme, Anna, accompagnée de notre fils, se rend à Nîmes auprès de sa mère, afin de raviver les bonheurs d’antan, évoquer les souvenirs de l’époux disparu et dispenser quelques tendresses. Je les laisse, conscient de préserver une intimité où je n’ai guère ma place.
Ainsi, je viens souvent au bord de l’eau avec l’un de mes ouvrages en braille. Je relisais aujourd’hui Le temps déborde, le recueil d’Eluard publié peu après la disparition de sa chère Nusch, où il mit en exergue : « Derniers reflets de mes amours, qui ont tout fait pour dissiper la nuit qui m’envahit ».
A PROPOS DE L’AUTEUR
Frédéric Tournoux, professeur de lettres, signe ici son troisième roman, après Mademoiselle Rachel (2012), son livre consacré à la grande tragédienne du XIXe siècle, et L’Aiglon (2014). Il rencontre dans les années quatre-vingt le poète Philippe Soupault qui l’encourage à écrire. De 2002 à 2005, il anime un atelier d’écriture pour les détenus de la maison d’arrêt de La Santé à Paris.