Cette étude porte sur la conception de l'oeuvre d'art et de l'expérience esthétique défendue par la phénoménologie, et sur sa convergence dans les approches discursives de l'histoire de l'art. Guidée par une démarche critique, elle reconsidère les fondements esthétiques de ce champ de pensée à la lumière des enjeux spécifiques de l'art minimal des années soixante. Cette confrontation permet de révéler une tension essentielle au coeur de la phénoménologie de l'art - examinée surtout dans son courant heideggerien -, à travers la cristallisation d'une dialectique impliquant les notions d'oeuvre d'art et d'objet. L'idée d'une ambiguïté entre le statut « objectal » de l'oeuvre et sa dimension transcendante est un motif transversal de cette tradition, qui trouve des échos singuliers dans l'univers théorique du minimalisme. L'approche de ce livre consiste à interroger la phénoménologie à partir de l'art minimal, en retraçant leurs liens historiques et en analysant les interprétations contemporaines divergentes de ce « courant ». Ainsi, la réflexion vise à contribuer aux discussions épistémologiques en cours dans les champs de l'esthétique et de la phénoménologie.