1,99 €
inkl. MwSt.
Sofort per Download lieferbar
  • Format: ePub

Un homme prend un train et se souvient pendant ce voyage de son enfance, de sa jeunesse, de sa famille...
Un type sur le retour. Une Anglaise en transit. Un train à grande tristesse. Et la vie qui défile.
Suivez, le long du trajet, les pensées d'un homme qui prend du recul sur sa vie et son passé. Un roman qui aborde le passé et le deuil avec sensibilité et mélancolie, tout en relatant un voyage en train fait d'observations et de rencontres.
EXTRAIT
La tiédeur du véhicule, le défilement du paysage, lui rappelèrent l’insoutenable tristesse des trajets dans le break 403 gris – la
…mehr

Produktbeschreibung
Un homme prend un train et se souvient pendant ce voyage de son enfance, de sa jeunesse, de sa famille...

Un type sur le retour. Une Anglaise en transit. Un train à grande tristesse. Et la vie qui défile.

Suivez, le long du trajet, les pensées d'un homme qui prend du recul sur sa vie et son passé. Un roman qui aborde le passé et le deuil avec sensibilité et mélancolie, tout en relatant un voyage en train fait d'observations et de rencontres.

EXTRAIT

La tiédeur du véhicule, le défilement du paysage, lui rappelèrent l’insoutenable tristesse des trajets dans le break 403 gris – la Châtelaine – le dimanche soir, lorsqu’après un week-end passé sur le terrain à la campagne, à débroussailler pour les uns, à courir dans les restanques pour les autres, la petite famille rentrait vers Marseille, vers une nouvelle semaine d’école, de devoirs, de dîners en famille pris dans la cuisine. Une nouvelle semaine de bonne soupe de légumes, de bifteck haricots verts, de blanquette de veau. Il appuyait comme il le faisait aujourd’hui son visage contre le froid de la vitre, répertoriant un à un tous les points de repère de ce trajet effectué chaque semaine, pendant des années, le même jour à la même heure : les lacets du col de Belle-Fille, la descente vers Cassis avec à gauche la falaise calcaire du Diadème du Roi dont on distinguait la masse blanche au-dessus des vignobles, la remontée vers la Gineste avec sur les parapets en bordure de route et sur les murs de masures en ruine des inscriptions écrites à la hâte à la peinture noire – Algérie française, OAS vaincra, SFIO – et des affiches à moitié décollées – des gueules de tigres menaçantes ou des faces de clown – annonçant la venue prochaine du Cirque Amar, puis l’entrée du camp militaire de Carpiagne, déserte comme à l’ordinaire, avec, un peu plus loin, les croix de ciment en bord de route et leurs fleurs en plastique, pour commémorer ceux qui avaient pris le virage un peu trop vite et puis soudainement, après un dernier tournant, la plongée brutale vers Marseille et ses lumières, tout en bas des collines, la grande boucle de Vaufrèges et les premiers quartiers de la ville, le rond-point et les avenues éclairées de Mazargues, les pilotis de la Cité Radieuse, et, sur la droite, les arches mussoliniennes du Stade Vélodrome, enfin, au bout de la longue avenue Michelet, les bars, désertés à cette heure, de la place Castellane. Dans la voiture, les conversations étaient réduites au minimum, chacun repassant dans sa tête l’emploi du temps des prochains jours.